La fédération des savoirs pour la lutte contre les forces du mal

8 juillet 2024 | 1 commentaire

Le titre de cet article est celui d’un des cinq (5) dossiers de notre « Livre 3 sur la crise morale au Sénégal » bâti autour d’une « Lettre ouverte aux Guides religieux ». Nous l’avons repris car nous pensons avoir le devoir de partager, au travers d’extraits de ce dossier, nos intimes convictions sur ces « forces du mal qui combattent dans le sentier du «  diable banni, ennemi déclaré de l’Homme » » et qui sont composées notamment des djinns mécréants, des Hommes « spirituellement malades » (les menteurs, les hypocrites, les injustes, les méchants, les jaloux, les voleurs des ressources appartenant au peuple, etc.)  ainsi que des « marabouteurs », des « pseudo- guérisseurs » et des féticheurs.

Parmi ces Hommes que Satan a pu recruter dans sa « cavalerie et son infanterie » (S 17 V 64), les « marabouteurs », les « pseudo- guérisseurs » et les féticheurs sont les plus dangereux, car ils entretiennent toutes les mauvaises pratiques qui causent de graves dommages aux personnes physiques et morales, en utilisant des savoirs mystiques pour fortifier et protéger leurs « frères d’armes » sous le commandement du « diable banni ». Nous avons choisi le néologisme « Marabouteur » pour désigner le « marabout » qui fait du « maraboutage » considéré comme un « mal véritable ».

Nous sommes convaincu que les dommages causés par ces « faiseurs de malheurs », avec notamment les destructions de développements personnels, les handicaps physiques de concitoyens, les décès prématurés et les entraves à la bonne administration de la « Justice des Hommes » sont beaucoup plus graves que les milliards de franc volés au peuple par des croyants « égarés ». Nous sommes aussi persuadé que les principaux responsables de la santé morale des populations ne pourront pas éradiquer la crise morale, s’ils n’arrivent pas, par le reformatage (ou la réorientation) des esprits et des cœurs de ces suppôts de Satan, à mettre fin à leur égarement et à les transformer en serviteurs de Dieu, fondant leurs rapports avec les autres personnes physiques et morales sur la « Parole de Dieu » qui est amour, vérité, justice et équité.

 

EXTRAITS

« (…).

Le Guérisseur ou tradipraticien appelé aussi « tradithérapeute » « est une personne reconnue par la collectivité dans laquelle elle vit comme compétente pour diagnostiquer des maladies et invalidités y prévalant et dispenser des soins grâce à l’emploi de substances végétales, animales ou minérales, et d’autres méthodes basées aussi bien sur le fondement socioculturel et religieux que sur les connaissances, comportements et croyances liés au bien-être physique, mental et social de la collectivité. » Il « est considéré comme le dépositaire du savoir ancestral qu’il a pour mission de répandre dans la société » et il « bénéficie de la légitimité sociale et culturelle de la communauté au sein de laquelle il déploie son savoir. Sa contribution à la couverture des soins primaires des populations et en particulier des populations rurales est importante.2

(…).

En tout cas, il faut dire que parallèlement aux services éminents que rendent les guérisseurs, tradipraticiens, tradithérapeutes et saltigués et qui font d’eux de véritables acteurs de la santé publique méritant une reconnaissance, il y a malheureusement parmi eux certains qui tissent des alliances avec les démons ou les djinns mécréants et aident les croyants qui ont une « maladie au cœur » à opérationnaliser les jalousies, les méchancetés, les envies, les concurrences malsaines, le besoin d’impunité et les vengeances, contribuant ainsi à l’expansion du mal au sein de la société. Les guérisseurs, tradipraticiens, tradithérapeutes, saltigués ou féticheurs qui acceptent d’utiliser leurs savoirs ou leurs pouvoirs éventuellement en relation avec des djinns mécréants ou des esprits maléfiques pour provoquer des « maux véritables » sont désignés sous l’appellation de « pseudo-guérisseurs » contrairement à leurs collègues vertueux recherchant en permanence le « bien véritable » pour lesquels l’appellation « guérisseur » est maintenue pour la suite.

(…).

Les musulmans qui ne peuvent pas atteindre le degré de foi des « bien-aimés de Dieu » et qui ne peuvent pas se lancer dans l’étude de sciences indispensables à l’exercice de la « Médecine prophétique » disposeraient à travers le Coran d’armes qu’ils peuvent en toute autonomie utiliser efficacement contre les actions maléfiques des forces du mal, des mauvais esprits, des diables (démons ou djinns mécréants) et de tous leurs suppôts, s’ils sont dotés d’une « foi véridique » qui suppose une totale confiance en Dieu.

Au demeurant, les croyants doivent savoir que rien ne peut nuire à l’Homme « sans la permission d’Allah ». Contre les forces du mal, ils peuvent s’« auto-protéger » s’ils se mettent en toute confiance sous la protection de Dieu tout en ayant cette foi véridique qui se matérialise par leur ancrage dans le « droit chemin », c’est-à-dire notamment dans l’adoration de Dieu sans rien lui associer, et fondent les relations avec les personnes physiques et morales sur la vérité, la justice, l’équité, l’intégrité, la loyauté, l’amour et le respect non sélectif des prescriptions coraniques d’ordre éthique. (…).

(…).

Dans tous les cas, la meilleure attitude à conseiller à tout croyant qui voudrait bénéficier de la protection divine et être avec les véridiques le Jour de la Rétribution pourrait être formulée comme suit : Soyez fier de ce que Dieu a fait de vous ; Souciez-vous de votre ancrage sur le droit chemin, de votre fidélité dans l’exécution de vos devoirs envers Dieu et vos parents, envers les autres Hommes dont vos compatriotes, envers les personnes morales au service desquelles vous vous trouvez ou avec qui vous interagissez et envers tout ce que les citoyens ont en commun (les services publics, les infrastructures, l’environnement) ; Donnez le meilleur de vous-mêmes dans tout ce que vous entreprenez avec toujours l’excellence en ligne de mire (objectif) quel que soit votre rang, votre fonction ou votre mission et essayez loyalement et honnêtement d’améliorer votre situation ou votre position (avancer, s’améliorer, s’élever spirituellement) principalement pour pouvoir mieux servir Dieu et les Hommes ; Demandez au Créateur, en toute confiance et avec résolution, son assistance et l’amélioration de votre situation, non pour une satisfaction égoïste, mais principalement pour pouvoir mieux servir la société ; Ne soyez pas inquiets ni pour votre avenir, ni pour votre enrichissement matériel, contentez-vous de faire ce que vous devez faire sans tricherie, sachant que Dieu est l’Unique Pourvoyeur et le Maitre de la destinée des Hommes ; Cherchez à accomplir pour la Face de Dieu le maximum de bonnes œuvres par amour des autres et de votre pays dans le respect strict des prescriptions coraniques non antinomiques avec les lois et règlements de la République ; Participez, en fonction de vos biens, de vos savoirs et de votre autorité au bon combat, qui est celui pour la victoire du bien sur le mal ; Faites votre auto-évaluation quotidienne pour identifier vos faiblesses à corriger, et les pêchés que vous avez commis, afin de vous repentir sans délai, sachant que ce repentir commande la réparation des préjudices causés ; Demandez en toute sincérité le pardon de ceux à qui vous avez causé du tort avec les réparations éventuelles qui s’imposent ; Repentez-vous auprès d’Allah pour vos pêchés ; Sollicitez sa protection contre le mal des djinns, des sorcières et des êtres humains devenus soldats du Diable ou associés aux démons mécréants parce qu’égarés par leur méchanceté, leur jalousie ou leur intempérance dans la recherche des plaisirs, des richesses et du pouvoir qui facilite la jouissance des premières et l’acquisition des secondes ; Laissez au Tout-Puissant le soin d’exécuter le plan qu’Il a pour vous pour cette vie éphémère sur terre et pour l’Au-delà ; Soyez endurant face aux épreuves étant profondément convaincu que même si Dieu est le Protecteur des vertueux, des pieux et des véridiques, du nombre desquels vous vous évertuez à faire partie, Il peut soumettre ceux qu’Il aime à des épreuves dont Lui Seul, qui ne se trompe jamais, connait les causes et les finalités et Rendez toujours grâce à Dieu quelle que soit la nature du décret qu’il prend, que cela vous concerne ou non.

(…).

Quelles que soient les faiblesses qu’on trouverait à la religion « négro-africaine » (animisme) en l’analysant suivant les données coraniques ou bibliques, il n’en demeure pas moins que cette « religion négro-africaine des Seereer » est porteuse de valeurs positives léguées par les aïeux, et que Dieu avait bel et bien donné à des privilégiés, qui étaient des érudits seereer proches de Dieu des savoirs et des pouvoirs qui avaient fait d’eux de véritables guérisseurs et protecteurs de leur communauté contre les divers maux émanant des êtres que Dieu a créés (les mauvais hommes et les « forces secondaires5 »).

(…).

Il ne faut donc pas avoir des préjugés sur les savoirs, les pouvoirs et les pratiques animistes dites « des ceddo » et affirmer péremptoirement que tout ce que font les guérisseurs qui se réclament de la religion « négro-africaine » ou d’un syncrétisme « islamo-animiste » ou « christiano-animiste » est du shirk ou est mauvais. Il est souhaitable dans l’intérêt de l’humanité et du progrès des savoirs mystiques non malveillants, non mécréants, que les érudits islamiques fassent preuve d’une grande ouverture d’esprit, fassent un « effort de réflexion personnelle » en rapport avec les érudits de la religion « négro-africaine », les guérisseurs ou les marabouts-tradipraticiens pour identifier ce qui dans l’héritage des « privilégiés aïeux » peut être utilisé comme adjuvant des sciences liées à la mystique islamique pour plus d’efficacité dans ce combat sans fin contre les ennemis déclarés de l’Homme composés des diables et des hommes qu’ils ont pu recruter dans leur cavalerie et leur infanterie. (…).

Dieu veut que ceux qui n’embrassent pas de leur savoir une chose, fassent preuve dans leur jugement, de retenue, de prudence, d’intelligence et d’ouverture d’esprit. La bonne attitude du croyant en général et du roqi, Maitre de la « Médecine prophétique » en particulier, est d’approcher le guérisseur, avec respect, armé du préjugé favorable qui veut que ce dernier obtienne de bons résultats au bénéfice de ceux qui le consultent avec la permission du Plus Haut. Il cherchera alors, avec le cœur et l’esprit ouverts, à comprendre ce que fait le guérisseur, quels sont globalement les éléments constitutifs de sa pratique, ses relations avec Dieu et les autres êtres qu’Il a créés comme les djinns et la signification des invocations qu’il utilise. El Kadhir7 était un serviteur à qui Dieu avait enseigné une science qui lui permettait d’embrasser par sa connaissance les choses futures et d’agir en Son nom. Le récit de Moise (un Prophète) qui voulait qu’El Kadhir « lui apprenne ce que Dieu lui avait appris concernant une bonne direction » (S 18 V 67-82) est à méditer par les érudits et marabouts musulmans pour une meilleure connaissance de la religion « négro-africaine », la coutume dite « ceddo » et les savoirs des guérisseurs.

(…).

Les marabouts-tradipraticiens et les guérisseurs sont donc dignes de respect pour les services éminents qu’ils rendent à la société à l’image des médecins qui œuvrent pour la santé des populations et contrairement aux « marabouteurs » et aux « pseudo-guérisseurs » qui sont consultés généralement par ceux qui ont perdu le contrôle de leur égo ou qui se sont retrouvés sous la domination de leurs passions. Parce que ces derniers ont choisi de profiter sans retenue de cette vie sur terre, ils voudront notamment s’enrichir le plus rapidement possible, par tous les moyens, y compris ceux mystiques les plus ignobles pour satisfaire leurs passions débridées (plaisirs sexuels, vie dans l’abondance, le gaspillage et l’ostentation, …). Ils pourront aussi chercher à acquérir un certain pouvoir ou occuper certaines fonctions, non pour mieux servir, mais parce que cela leur facilitera l’acquisition des avoirs et la jouissance des plaisirs, sans considération de leur mérite et de leur compétence, mais aussi sans aucun souci des préjudices qu’ils causeront à des personnes physiques plus méritantes ou morales (État, organe employeur, …). Dieu Omniscient parfaitement informé des desseins cachés de ces Hommes, de la vie qu’ils ont choisie va alors assigner à chacun d’eux un Diable (démon ou djinn mécréant) et / ou le mettre en rapport avec un « marabouteur » ou un « pseudo-guérisseur » disposant de savoir ou de pouvoir mystique par l’intermédiaire desquels Il lui donnera ce qu’il veut pour ensuite le destiner à l’« Enfer où il brûlera méprisé et repoussé », à moins qu’Il le conduise à la vraie repentance.

(…).

Il importe de dire plus clairement qu’un acte peut paraitre bien pour quelqu’un tout en étant un mal véritable pour quelqu’un d’autre ou pour une personne morale comme l’État. II s’agit par exemple de quelqu’un qui, après avoir commis un crime contre un particulier ou un crime économique contre l’État arrive à échapper à toute investigation ou à ne pas être condamné par la Justice à la suite d’un procès, ou à ne pas rester en prison pour subir sa peine après qu’il ait été lourdement condamné, grâce à des actes occultes ou mystiques posés par un « pseudo-guérisseur » ou un « marabouteur ». C’est le cas aussi de l’agent de l’État qui, par des manœuvres occultes ou mystiques, arrive à obtenir une position au détriment de ceux qui sont plus méritants que lui. Dans les deux cas, ce qui par la suite sera une bonne chose pour le « protégé des sanctions » ou le « propulsé à une position usurpée » ainsi que pour les membres de sa famille et ses alliés, sera un mal, un dommage causé à l’État, à des particuliers ou à des collègues plus valeureux.

C’est pourquoi tout acte pouvant être analysé comme une bonne chose pour un homme et une mauvaise chose pour un autre ou des autres (personnes physiques et morales) n’est pas un « bien véritable » et est conséquemment condamnable. (…).

(…).

Tout marabout qui veut éviter de verser, sans le vouloir dans le maraboutage, et tout guérisseur qui veut s’interdire des actions maléfiques, pour ne pas être du nombre des « pseudo-guérisseurs », doit procéder à un véritable interrogatoire du demandeur pour s’assurer que le but poursuivi est un « bien véritable ». (…).

(…).

En opérationnalisant les jalousies, les méchancetés, les intempérances, les égoïsmes, les déficits de patriotisme, les fuites de responsabilités, les vengeances disproportionnées et les demandes illicites mentionnés plus haut, le « marabouteur » ou « pseudo-guérisseur » se fait le principal responsable des actes maléfiques qu’il pose, car nul n’a le droit de satisfaire une demande prohibée par Dieu. (…).

(…).

Les musulmans ne doivent pas se dire qu’ils sont les seuls détenteurs de la vérité et doivent faire preuve de tolérance et d’humilité pour s’interdire de condamner les pratiques des croyants appartenant aux autres religions. La religion « négro-africaine » dite animisme mérite du respect comme les autres religions révélées (le christianisme, le judaïsme) et non révélées telles que l’hindouisme, le Bouddhisme le taoïsme (chinois) et échapper à toute tentative de diabolisation car il est notamment dit : «(…). Si Allah avait voulu, certes Il aurait fait de vous tous une seule communauté. Mais Il veut vous éprouver en ce qu’Il vous donne. Concurrencez donc dans les bonnes œuvres. C’est vers Allah qu’est votre retour à tous ; alors Il vous informera sur ce en quoi vous divergiez. »

(…).

Dieu a doté certains guérisseurs de pouvoirs réels. Si ces pouvoirs sont exclusivement tournés vers les bonnes œuvres sans porter préjudice aux autres, s’ils sont utilisés pour la protection au nom de Dieu des individus « contre le mal des êtres qu’Il a créés, contre le mal de l’obscurité quand elle s’approfondit, contre le mal de celles qui soufflent (les sorcières) sur les nœuds et contre le mal de l’envieux quand il envie », « contre le mal du mauvais conseiller furtif (qu’il soit un djinn, ou un être humain), qui souffle le mal dans les poitrines des hommes » (Coran : Sourates 113 et 114), alors notre conviction est qu’il n’y a rien de plus logique que d’affirmer que Dieu n’est pas contre cela.

Ce serait une grave erreur de rejeter la « Médicine traditionnelle » ou de s’opposer à son développement, à sa reconnaissance officielle. Avant la médecine moderne Dieu avait donné des pouvoirs, des savoirs aux humains pour se soigner avec les plantes et / ou des invocations. D’ailleurs, ce sont certains des savoirs traditionnels sur les plantes qui ont fait avancer les études pharmaceutiques et la production de médicaments. La médecine traditionnelle et les guérisseurs doivent survivre en se séparant bien sûr des charlatans, des disciples de Satan qui ternissent l’image de ceux parmi eux qui sont dignes de confiance, de reconnaissance et de respect. La médecine traditionnelle demanderait seulement un encadrement et l’institution d’une meilleure réglementation / coopération avec la médecine moderne afin qu’ensemble elles puissent optimiser l’offre de soin aux populations.

(…).

Notre conviction est donc que les pratiques de la « religion négro-africaine » débarrassées de tout ce qu’elles ont de potentiellement maléfique doivent, tant qu’elles visent le bien des hommes et de l’humanité, et ne portent pas préjudice aux personnes physiques et morales, être sauvegardées et être mieux exploitées. L’existence de savoirs positifs / bénéfiques détenus par des animistes privilégiés ou des musulmans héritiers des animistes est une réalité incontestable pour la bonne et simple raison que des musulmans, des chrétiens parmi lesquels des autorités religieuses, des autorités gouvernementales font appel à ces savants animistes qui ont prouvé maintes fois leur efficacité avec la permission de Dieu. Conséquemment, au lieu de chercher à tout détruire au nom de l’Islam, il y aurait lieu de faire preuve d’ouverture d’esprit, de tolérance, d’adaptabilité ou de flexibilité spirituelle, sachant que Dieu n’est pas rigide et qu’en dehors de son adoration exclusive, Il aime tout ce qui est bien ou qui vise le « bien véritable ».

Toute science émanant de Dieu, pourquoi devrait-on penser qu’Il rejetterait les bonnes œuvres qu’un homme (ni musulman ni chrétien), qui lui est sincèrement soumis et qui lui est reconnaissant de l’avoir privilégié en lui accordant une parcelle de son savoir infini, accomplirait en exploitant droitement cette science pour le bien des hommes et de l’humanité ? (…).

(…).

Ce serait merveilleux si tous ces savoirs d’ordre préventif, curatif ou thérapeutique, attribués à des musulmans, à des chrétiens et à des animistes par le Seul Dispensateur pouvaient être fédérés pour une « utilité commune » visant le bien du Peuple sénégalais et l’intérêt général du pays. Ce qu’il faut c’est lutter contre le mal d’où qu’il vienne et quelle que soit sa nature ; contre le mal produit par les « marabouteurs » et les « pseudo-guérisseurs » du nombre desquels sont comptés les féticheurs utilisant la magie-sorcellerie et contre le mal émanant des sorciers anthropophages. La perpétuation de tous ces maux est une preuve éclatante du fait qu’il y a de nombreux sénégalais qui ont besoin d’être sortis des ténèbres et de l’obscurantisme (…) car les pratiques maléfiques dont ils sont coupables ne sont admises par aucune des trois religions en cours au Sénégal (Islam, Christianisme et animisme) et sont antinomiques avec l’« amour de l’autre » qui est le deuxième plus important commandement après l’adoration exclusive du Tout-Puissant.

(…).

La religion « négro-africaine » n’est donc pas une menace contre les religions révélées dont l’Islam principalement. Au-delà des lobbies qui commencent à avoir des partenaires parmi les citoyens sénégalais qui se disent des musulmans alors qu’ils sont de véritables traitres à leur religion qu’il importe d’identifier pour pouvoir les neutraliser notamment par des stratégies d’éveil spirituel de ceux qu’ils trompent, la plus grande menace contre l’islam est interne à la communauté musulmane qui comme tous les démembrements du Pays est impactée par la crise morale (…).

(…).

Le bon combat n’est donc pas contre la religion « négro-africaine » et les savoirs que les guérisseurs ont hérités de leurs aïeux, mais il est pour la sortie de la crise morale marquée surtout par la déification de l’argent, des plaisirs et du pouvoir principalement par des musulmans dont les passions jouissives et les hypocrisies sont telles quela société sénégalaise ne peut pas être vertueuse avec une forte prégnance des actes maléfiques émanant des « marabouteurs », « pseudo-guérisseurs » et autres « faiseurs de bonheurs et de malheurs relatifs » qui, parce qu’ils ont parmi leurs principaux clients des leaders gouvernementaux, étatiques, religieux et coutumiers, méchants, jaloux ou égarés par la passion connaissent un succès foudroyant.

(…).

La déification de l’argent est telle que, ce sont les richesses matérielles qui font courir l’écrasante majorité des sénégalais vivant en dehors des villages ; et nombreux sont ceux qui sont prêts à vendre leur âme aux diables pour s’enrichir ou avoir le « pouvoir et la place » qui facilitent les enrichissements illicites. Pour les « sous-développés » mentaux, ces enrichissements servent notamment à s’offrir des plaisirs prohibés, à vivre dans un luxe, une hyperconsommation et des gaspillages malsains au regard de la pauvreté ambiante des concitoyens, mais aussi à exister dans ce Sénégal où les gens rivalisent, non pas par leurs qualités morales et les services rendus concrètement au pays, mais par les richesses matérielles (comptes en banque, maisons, voitures, appartements à l’étranger,…) dont la licéité de la provenance n’a plus d’importance aux yeux de tous ces musulmans qui sont en fait des « pseudo-musulmans » car vivant volontairement dans les transgressions.

Naturellement, tous ceux qui délibérément cherchent à avoir de l’argent d’une manière qu’ils savent illicite sont du nombre des hypocrites, parce qu’ils n’ignorent pas que c’est quelque chose que Dieu abhorre. Ci-après, de manière non exhaustive, des actes blâmables et des manœuvres condamnables que la recherche de l’argent ou des richesses matérielles justifient, ou que leur possession permet :

– C’est l’argent qui justifie la recherche effrénée du « pouvoir et de la place », par tous les moyens, principalement par les politiciens et les agents au service de l’État, parce qu’ils facilitent les enrichissements illicites ; (…).

(…).

L’« amour de l’argent est la racine de tous les maux » dit un verset biblique et parmi les maux qui viennent d’être listés, les plus dommageables sont ceux qui sont commis par des gouvernants et des serviteurs de l’État peu soucieux de la sacralité des ressources publiques ainsi que par des chefs religieux ou « pseudo-marabouts » ayant abandonné le chemin tracé par les saints fondateurs des confréries et des familles religieuses et plus préoccupés par l’exploitation des fidèles que par leur développement spirituel ; (…).

(…).

La communauté musulmane ne peut donc pas être cette « meilleure des communautés » évoquée par le verset 110 de la sourate 3 car elle ne dispose pas de suffisamment d’hommes qui, de manière continue « ordonnent le convenable et interdisent le blâmable » (S 3 V 104 et 110) en tout ce qui relève de leurs responsabilités et « recommandent le bien et condamnent le mal » dans les affaires qui sont en dehors de leurs attributions, afin que les rapports interpersonnels soient fondés sur l’amour et que les rapports entre les personnes physiques et l’État (personne morale) soient basés sur la patriotisme.

C’est du fait de cette crise que connait la Communauté musulmane que l’Homme sénégalais qui vit dans une société lourdement imprégnée notamment par le ndioublang », le « tapale », le « moussante », le « nakhaate », le bagnante le « sokhorante », le « ignalante », les mensonges, les hypocrisies, les « massla » de mauvais aloi, les calomnies, les délations, la tortuosité et la traitrise est globalement « en perdition ». L’Homme sénégalais est sérieusement en perdition, parce qu’aussi, au-delà des insuffisances constatées dans le respect de l’obligation d’« ordonner ou de recommander le convenable et d’interdire ou de condamner le blâmable », les musulmans commettent trop de mauvaises œuvres et ne « s’enjoignent pas mutuellement la vérité et ne s’enjoignent pas mutuellement l’endurance » comme il le faudrait (S 103 V 1-3).

(…).

Face à cette situation, les musulmans sénégalais devraient optimiser leur capacité d’indignation pour amener les autorités gouvernementales et religieuses à : « Mettre fin à la mal gouvernance » ; « Eliminer, ou tout au moins minimiser les déviances constatées au sein de la Communauté musulmane » et « Lutter contre la forte prégnance de tous ces vices » qui ont corrompu les rapports sociaux et qui sont nourris par des soi-disant musulmans. Même s’il est indispensable que chaque sénégalais fasse un effort sur lui-même, il n’en demeure pas moins que pour obtenir des changements profonds et durables, il faudrait que les autorités, à quelque niveau qu’elles se situent (…), opèrent un véritable retour vers Dieu en faisant preuve de patriotisme et de « bonté pieuse », car sans aucun doute, la perpétuation de ces désobéissances, de ces expressions de la crise morale, est favorisée / encouragée par l’implication dans leur commission de ceux-là qui ont l’obligation d’être des exemples de probité morale et de piété.

Si ce retour vers Dieu devient une réalité pour l’écrasante majorité des musulmans notamment pour tous les leaders, l’amour et le patriotisme régiront les rapports interpersonnels et les rapports entre les citoyens et l’État et les interventions des « marabouteurs » et des « pseudo-guérisseurs » qui ne sont en fait que des criminels seront minimisés. Alors, les sénégalais pourront sans craintes et sans entraves mystiques développer pleinement leur potentiel sous la conduite de gouvernants vertueux capables de les mobiliser vers un développement harmonieux bâti sur la vérité, la justice et l’équité et qui incontestablement générera le bonheur que mérite le Peuple souverain. »

NOTES

2 :https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/12/06/le-tradipraticien-acteur-marginalise-de-la-sante-publique-en-afrique-francophone_5393535_3212.html

5 :« Forces secondaires » : Voir étude réalisée par l’Islamologue Issa Laye THIAW sur « La religiosité des Seereer, avant et pendant leur islamisation », publiée dans la Revue semestrielle de culture négro-africaine Ethiopiques, juillet 1992. En page 67 : « Les seereer croient en l’existence des forces secondaires qui peuplent la planète sur laquelle nous vivons. Ces êtres invisibles sont multiples : nous pouvons citer les Cini, les Kous, les Sorciers, les âmes réprouvées, les mauvais esprits et le serpent téléguidés (Njamboñ, Jaw) »

7 :https://www.islamweb.net/fr/article/152638/Le-r%C3%A9cit-de-Moise-et-d%E2%80%99El-Kadhir

« Le récit de Moise et d’El Kadhir »

08.07.2024

Tabasky Diouf, Colonel de Gendarmerie (à la retraite)

Grand Officier dans l’ordre national du lion et Commandeur dans l’ordre du mérite.

Membre fondateur de l’Initiative Citoyenne « Jog Ngir Senegaal »

1 Commentaire

  1. Belart Kamite

    Ce sera pour moi un honneur et un plaisir de faire une large diffusion de ce beau texte que je trouve très édifiant quant à la problématique sur la notion de marabout où se mêlent et se confondent, de nos jours, guérisseurs traditionnels, féticheurs, sorciers et même des pasteurs d’église ritualistes tirant leurs pouvoirs respectifs qui de la nature, qui de la mystique coranique ou biblique, qui des puissances occultes des ténèbres dont satan, le diable et le démon que certains invoquent dans leurs pratiques cultuelles.
    Un sujet qui me passionne car moi même m’étant investi dedans avec plusieurs postes, poussé par les mêmes motivations de l’Homme ( l’auteur distingué de cette publication) dont je suis un discipline convaincu.
    On a cherché l’étymologie de CEDDO qui incarne des valeurs ancestrales que l’on ne trouve plus dans la société moderne hautement christianisée et islamisée.
    On a distingué trois ordres de guérisseurs (marabout) dont les pouvoirs sont de trois origines, utilisant trois sortes de sacrifices destinés a trois ordres d’esprits. Et tout lecteur de cette publication, attentive dans sa lecture pourrait facilement se faire une idée de cette classification que le Colonel a si bien brossée.
    La médecine traditionnelle negro-africaine en générale et sereer en particulier, dont l’héritier légitime appelé PAN jurait de  »n’être nourri que du lait et de céréale » a ce même nom PAN homonyme, homophone et homographe au dieu grec PAN. Donc à considérer avec beaucoup plus de discernement comme l’a si bien souligné le Colonel

    Bref, un bel article, à méditer et partager au max pour un éveil spirituel général.

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