Dans cette page, nous envisageons de nous adresser principalement au peuple sénégalais qui a consacré sa religiosité au travers du serment du Président de la République qui « jure devant Dieu et devant la Nation sénégalaise » pour contribuer à la conscientisation des citoyens et notamment des électeurs et des leaders (temporels au service de l’Etat, religieux, dans les organisations privées et au sein des familles) en ayant en vue le fait que seul un retour véritable à Dieu nous permettra de sortir le pays de la crise morale tridimensionnelle dans laquelle elle se trouve depuis très longtemps.
En effet, dans le « Recensement Général de la Population et de l’Habitat, de l’Agriculture et de l’Elevage 2013 », il a été dit que le Sénégal ne compte pas d’athées dans une population composé de 93,1% de musulmans, 6,2% de chrétiens et 0,7% pour les autres religions (Juifs, Bouddhistes, Animistes etc.). Pour simplifier nous allons considérer que les 0,7% pour les autres religions sont tous des adeptes de la religion « négro-africaine » (des animistes) et que le peuple sénégalais est croyant à 100%.
J’invite ceux qui pourraient avoir des doutes sur la religiosité de nos ancêtres seereer et conséquemment de leurs cousins les Jola et les leebu, dont certains sont toujours adeptes de cette religion négro-africaine, à lire l’article de feu l’islamologue Issa laye THIAW (paix à son âme) faisant partie des Actes du Colloque des Journées culturelles du Sine du 10 au 12 mai 1991 à Fatick publiés dans la Revue semestrielle de culture négro-africaine ETHIOPIQUES. Il y indique notamment : « Bien que n’étant pas musulmans, les anciens seereer avaient des conceptions religieuses presque identiques à celles que nous retrouvons dans l’enseignement de l’Islam » et « nous voyons ici clairement que le seereer animiste n’explique rien en dehors de Roog Seen ; ce qui permet d’affirmer qu’il n’y avait pas de place pour les mécréants ou les athées dans la société traditionnelle seereer. »
Nous adressant donc à un peuple de croyants, nous n’allons pas hésiter, un instant, à emprunter la Parole de Dieu contenue dans la Bible et le Coran.
Nous sommes convaincu que la crise morale s’est perpétuée en s’approfondissant parce qu’un nombre trop élevé de croyants, surtout parmi les leaders ont abandonné Dieu au profit des idoles de notre temps (argent, plaisirs, privilèges, pouvoirs, …), commettant sciemment des œuvres (actes ou paroles) interdites par le Tout Puissant, et que seul un retour véritable vers Dieu, sous la conduite de gouvernants et de guides religieux exemplaires permettront de sortir le pays de ce fléau qui est, une destructrice du développement personnel de nombreux citoyens avec l’opérationnalisation (maraboutages et autres actes maléfiques) des méchancetés, des jalousies et des envies, mais surtout un frein à la vitesse d’évolution dans la construction d’un Etat capable d’optimiser le bonheur du peuple déléguant en satisfaisant les besoins primaires de toutes les populations, en permettant à chacun de s’épanouir en fonction de son potentiel et de son dévouement à la Nation et en s’ancrant de manière irréversible dans la voie devant mener au « Meilleur Sénégal Possible », à ce Sénégal que nous voulons léguer aux générations futures.
Nous ferons donc appel à « la Parole invariable de Dieu » que l’on trouve dans la Bible et le Cioran ainsi qu’aux valeurs et idéaux de la République car une lecture dirigée du Coran et de la Bible nous a permis de constater qu’en matière de conduite de l’homme dans ses rapports avec lui-même, avec ses prochains, avec les personnes morales (l’Etat, sa communauté d’appartenance, son Organe employeur) avec l’environnement et avec les utilités communes (infrastructures qu’utilisent l’Etat pour assumer ses droits et devoirs régalines), il n’y a y a aucune différence dirimante entre les prescriptions coraniques et celles bibliques d’ordre éthique. Par ailleurs nous avons constaté, avec bonheur, que ces prescriptions coraniques et bibliques d’ordre éthique sont en phase avec les valeurs culturelles fondamentales du peuple sénégalais portées notamment par les adeptes de la religion « négro-africaine » dite animisme. Enfin, nous nous sommes rendu compte, avec contentement, que les prescriptions coraniques et bibliques d’ordre éthique ne sont pas antinomiques avec les lois et règlements de la République « laïque démocratique et sociale » sauf en ce qui concerne les sanctions infligées aux transgresseurs. Nous allons donc utiliser la «Parole de Dieu » qui est amour, vérité, justice et équité, et étaler avec fierté notre état de croyant, notre chance d’appartenir à un peuple de serviteurs de Dieu, face à tous ceux qui promeuvent l’athéisme qui est pour nous la source principale de tous les maux que vit le monde actuel.
Nous avons identifié des versets coraniques et / ou bibliques et des hadiths qui « interdisent notamment le vol, la corruption, l’enrichissement illicite, l’étalage de richesses mal acquises, le favoritisme, la non acceptation inconditionnelle de la primauté de l’intérêt général sur tous les intérêts particuliers, l’hypocrisie, l’injustice, l’iniquité, le mensonge, les faux témoignages, la délation, la médisance, la calomnie, la trahison, les paroles sans actes, la jalousie, la méchanceté, l’abus de pouvoir ou d’autorité, les louanges mensongers, les pots-de-vin, la tricherie, la tromperie, la supercherie, la duperie, l’alliance avec les infidèles / les mécréants / les injustes / les méchants / les criminels et commandent entre autres, la droiture, le culte du travail et du mérite, la dignité, la maitrise de soi, la confiance en soi, la fraternité, l’amour de la vérité, de la justice et de l’équité, l’amour d’autrui et surtout des parents, le sens des responsabilités, le respect de l’autorité, le respect d’autrui, la tolérance, l’humilité, la modestie, l’entretien des parents, la miséricorde, la bienveillance, la bienfaisance ou les bonnes œuvres, l’altruisme, le patriotisme, la tempérance, le respect des engagements, la conservation et la remise intégrale des dépôts, l’honnêteté, l’intégrité, l’acceptation inconditionnelle de la primauté de l’intérêt général sur tous les intérêts particuliers, l’endurance, la persévérance, le courage, la fermeté, l’humanité, la fidélité, la bonne parole, la volonté de bien tenir son rang quel qu’il soit au sein de son Organe employeur ou de sa Communauté et d’optimiser sa contribution à la préservation et au développement de l’environnement et de toutes les utilités communes (infrastructures) par lesquelles l’État offre ses services aux populations.
Il apparait ainsi que la pureté des dogmes islamique et chrétien qui se dégage des Interdits et Ordres ci-dessus est telle que tout musulman ou bien tout chrétien doté de la foi véridique, c’est-à-dire respectueux, de manière non sélective, des prescriptions coraniques et bibliques d’ordre éthique, est un « Homme de bien », vertueux et patriote. Au demeurant, le vrai croyant fonde ses rapports avec les autres (personnes physiques et morales) sur l’amour et sur un esprit toujours tourné vers le bien, vers ce qui est positif et s’évertue à contribuer à l’avènement d’une société où le bien prendra le dessus sur le mal dans tous les domaines, une société conséquemment exempte de toutes les expressions de la crise morale qu’abhorre le Tout-Puissant.
En effet, pour les deux religions révélées, l’injonction « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (pour les chrétiens) ou « Tu souhaiteras à ton prochain ce que tu souhaites à toi-même » (pour les musulmans) est le deuxième commandement le plus important après l’adoration exclusive du Créateur. L’amour véritable entre les Hommes induit nécessairement l’amour de ce qu’ils ont de plus cher, de ce qui les unit, c’est-à-dire la Patrie. Cet amour est admirablement mis en exergue par les versets bibliques suivants :
– « 36Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ? 37Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. 38C’est le premier et le plus grand commandement. 39Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. 40De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. » (Évangile selon Matthieu (Mt) 22 : 36-40).
– « 7Rendez à tous ce qui leur est dû : l’impôt à qui vous devez l’impôt, le tribut à qui vous devez le tribut, la crainte à qui vous devez la crainte, l’honneur à qui vous devez l’honneur. 8Ne devez rien à personne, si ce n’est de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime les autres a accompli la loi. 9En effet, les commandements : Tu ne commettras point d’adultère, tu ne tueras point, tu ne déroberas point, tu ne convoiteras point, et ceux qu’il peut encore y avoir, se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. 10L’amour ne fait point de mal au prochain : l’amour est donc l’accomplissement de la loi. ¹³Marchons honnêtement, comme en plein jour, loin des excès et de l’ivrognerie, de la luxure et de l’impudicité, des querelles et des jalousies. »(Épitre de Paul aux Romains (Ro) 13 : 7-10, 13).
L’amour des hommes et de la Patrie est évidemment antinomique avec toutes les expressions de la crise morale, notamment avec celles qui portent préjudice aux personnes physiques et morales et freinent le développement personnel des individus et l’évolution du pays. Qui aime tous ses concitoyens et sa Patrie ne pourra jamais sciemment poser un acte ou tenir délibérément des propos qui cause un dommage matériel ou immatériel à une personne physique ou morale. Le respect scrupuleux de toutes les prescriptions coraniques et bibliques d’ordre éthique sont incompatibles avec la commission de turpitudes notamment dans la gouvernance des affaires publiques mais aussi avec la culture des vices qui corrompent les rapports sociaux et constituent les soubassements des innovations blâmables au sein de la Communauté musulmane au sein de laquelle, il y a une crise antérieure à 1920.
En effet, déjà en 1920, le vénéré El Hadji Malick Sy (rta) avait produit un ouvrage « Kifaayatu ar-Raa’hibiin » pour lutter contre la crise morale au sein de la communauté musulmane après des lettres et des contacts qui n’avaient pas donné les résultats escomptés. Cet ouvrage est la base du livre fort utile que le Docteur Mouhamadou Mansour Dia a produit sur « La pensée socioreligieuse d’Elhadji Malick Sy Kifaayatu ar-Raa’hibiin » où dans la partie relative à la « Déviance d’une catégorie de marabouts », il est question notamment « des innovations blâmables »; de marabouts qui « se soucient du prestige mondain »; de « certains marabouts (qui) pour avoir davantage de disciples, garantissent le paradis à ceux qui acceptent de suivre leurs voies »; « des hommes sans mérite qui deviennent de nos jours des marabouts et entreprennent…de tromper les Musulmans, d’égarer leurs disciples et de se fourvoyer eux-mêmes »; de marabouts qui « se font entourer d’une foule immense et se servent de leurs disciples pour négocier des prébendes » avec les dirigeants du pays; de marabouts qui, « malgré leurs ignobles qualités morales, continuent d’être à la tête d’importantes communautés religieuses » alors qu’«ils n’ont aucune connaissance à transmettre à leurs disciples et les éloignent davantage de Dieu », «leur seule légitimité » étant « une soi-disant sainteté qu’ils déclarent hériter de leurs ancêtres » ou qu’ils ont reçue de « leurs marabouts »; « une tendance à la perversion de l’héritage des marabouts fondateurs », et des marabouts qui, « coudoyant les hommes attachés aux vanités de ce monde, tels que les hommes politiques corrompus » et tous ceux-là qui exercent des « activités qui sont prohibées par Dieu », leur « exposent leurs problèmes» pour « avoir une vie de luxe », alors que « l’amour du luxe constitue ce qu’il y a de pire pour un guide religieux et peut corrompre sa sainteté ».
Dans la même époque, le vénéré Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké (rta) avait présenté son traité de soufisme « Massàlik al Jinàn Les Itinéraires du Paradis» comme un ouvrage capable de guérir les « spirituellement malades » et évoqué dans les vers 1431 à 1476 «Ces faux chefs religieux (assoiffés de fortune et de prestige) la tête enturbannée, la figure soigneusement voilée cherchant par ce fait à ressembler aux vrais chefs spirituels, probes et vertueux dont le souci n’est tout le temps, que d’obtenir l’agrément d’Allah Très-Haut»; «Ces vilains rusés, se targuant de perfection et de sainteté (et qui) accablent les, gens par leurs multiples et diverses relations»; «Ces aigrefins-là (qui) «évoquent très souvent Allah par leur langue alors que leur cœur reste parmi les plus corrompus de ce monde» et «ils affichent un ascétisme fervent à travers lequel ils ne visent que l’acquisition de biens et du prestige».
Parmi les « spirituellement malades » il y a certainement tous ces « faux chefs religieux » et tous ces hauts responsables au service de l’Etat qui sont du nombre des égarés et des hypocrites car, tout en se considérant comme des croyants, ils posent sciemment des actes injustes et causent délibérément des préjudices matériels à l’Etat et aux populations qui sont les victimes de leurs turpitudes (corruption, détournements, vols de toutes sortes). Je produirai, « Inch’Allah » un court article sur cette hypocrisie d’un nombre trop élevé de musulmans qui explique l’importance des mauvais actes qui est proportionnelle au fort pourcentage des musulmans dans la société sénégalaise
La pureté des dogmes islamique et chrétien fait donc apparaitre que la perpétuation de la crise morale est due au fait que les valeurs positives des religions révélées et de la religion « négro-africaine » n’ont pas été parfaitement assimilées et intégrées formellement à un projet éducatif adéquat, vulgarisées par les autorités chargées de la santé morale1 des populations et adoptées comme vecteurs directeurs de leur comportement, par les Sénégalais à commencer par ceux qui ont l’honneur et la lourde responsabilité de gouverner, de diriger, de commander ou de guider, à quelque niveau que ce soit, leurs semblables.
Dans un pays dont la quasi-totalité de la population est croyante, c’est donc paradoxalement que sous tous les quatre (4) régimes qui se sont succédé depuis l’indépendance, ceux qui ont l’honneur de gouverner, de diriger et de commander ont délibérément et continuellement fait preuve d’une inertie dans l’éradication de la mal gouvernance alors que toutes ses expressions sont des vices, des défauts, des mauvaises pratiques qu’abomine le Tout-Puissant et qui sont, non seulement, formellement interdits, par le Coran et la Bible, mais aussi par nos valeurs de civilisation portées par la « religion négro-africaine ».
C’est paradoxalement aussi que ces gouvernants n’ont pas donné aux jeunes sénégalais, dont beaucoup sont devenus les adultes d’aujourd’hui, la «meilleure éducation civique », la « meilleure éducation morale » ou la « meilleure éducation sociale, morale et civique possible» qui devrait nécessairement prendre en compte les prescriptions coraniques et bibliques d’ordre éthique qui fondent la spiritualité des croyants et qui sont à la base de l’éducation qui est donnée aux enfants au sein des familles.
Nous produirons, si Dieu le veut, un article sur la nécessaire adaptation de cette « éducation sociale, morale et civique » qui a été instituée par la loi N° 91-22 du 16 Février 1991 portant orientation de l’Education nationale, modifiée par celle sous le N°2004-37 du 15 Décembre 2004. Article dans lequel nous insisterons sur le fait que la laïcité ne doit pas être un frein à l’exercice par les gouvernants de leur devoir de donner aux jeunes sénégalais la « meilleure éducation possible » qui sera apte, à développer leur sentiment patriotique et à les amener à fonder leurs rapports avec toutes les personnes physiques et morales sur l’amour, la vérité, la justice et l’équité.
Enfin, l’harmonie entre les prescriptions coraniques et bibliques d’ordre éthique et les valeurs positives traditionnelles chères à notre Peuple est éloquemment étayée par l’ensemble des valeurs, vertus et qualités suivantes : l’amour du travail (bëgg ligéey, farlu), le refus de la honte ou la dignité (bañ gàcce), le rejet du mensonge (nit du fen), l’amour de la vérité (nit ku baax dey wax dëgg), l’honneur (Jom), la force de caractère (fulla, faayda), l’intégrité ou la probité (Ngor, Gore), la tempérance (maandu, dal, ay bëgg-bëggam), le courage et la bravoure (fit, nit dey ñeme lu metti), le respect des engagements (am kàddu, sàmm sa baat, sam kollëre), la prudence (teeylu), la discrétion (am sutura, am bàmmeelu biir,), la persévérance, la patience ou l’endurance (muñ), la bonté (mbaax, am yërmande), la sincérité (dëggu), la modestie (oyof, suufeel sa bopp), la générosité (laabiir), la droiture (njub), la justice et l’équité (yoonal, yemale ñépp, du parparloo), le respect des droits de l’homme (ormal nit), le patriotisme (bëgg sa réew), le désintéressement (doylu), la foi (ragal Yàlla, Gëm Yàlla, wéeru ci Yàlla), la dignité (nit dey am lu mu jombale boppam, nit dey bëgg boppam), le sentiment de la honte (nit dey am lu muy rus), la politesse (nit dey yaru) le rejet de la trahison (nit ku baax du wor), l’humanité (nit dañ koy oormal), la discrétion ou la conservation du secret (nit kenn du xàwwwi suturaam, nit dey am bàmmeelu-biir), la conservation des dépôts (nit du sànk alalu jaambur).
Que Dieu nous garde, nous renforce, nous inspire et nous guide dans le « droit chemin », le chemin des véridiques, le chemin des Hommes (femme et homme) de bien, le chemin de ceux qui se battent contre eux-mêmes pour éviter d’être impliqués dans des turpitudes qui causent un quelconque préjudice à une personne morale (Etat, Communauté d’appartenance, Organe employeur) ou physique (concitoyens et étrangers vivant parmi nous).1 :
L’article 17 alinéa 2 de la Constitution dispose : « L’État et les collectivités publiques ont le devoir de veiller à la santé physique et morale de la famille et, en particulier des personnes handicapées et des personnes âgées. ». L’article 17 alinéa 3 de la Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) stipule : « 3. La promotion et la protection de la morale et des valeurs traditionnelles reconnues par la Communauté constituent un devoir de l’État dans le cadre de la sauvegarde des droits de l’homme ». Article 29 de la CADHP « L’individu a en outre le devoir : (…) ; 7. De veiller, dans ses relations avec la société, à la préservation et au renforcement des valeurs culturelles africaines positives, dans un esprit de tolérance, de dialogue et de concertation et d’une façon générale de contribuer à la promotion de la santé morale de la société ; (…). »
0 commentaires