Mesdames Messieurs les journalistes

 Chers invités,

Il me revient le redoutable privilège de vous souhaiter la bienvenue au nom des personnalités ici présentes à cette conference de presse, réunies autour de ce que nous considérons comme une tâche urgente, impérieuse et nécessaire :

JÓG  NGIR SENEGAAL !

Ce cri du cœur, plus qu’un slogan, convoque chaque citoyen de notre pays au vaste chantier de la défense de ce qui a toujours fait la force de notre idéal et consacré par notre devise :

Un Peuple- Un But- Une Foi.

Depuis quelques années en effet, on note une remise en cause progressive du sentiment national au profit de replis identitaires, claniques ou partisans. Ce processus de détérioration du sentiment national est aggravé, voire suscité, par le morcellement de la classe politique sénégalaise et l’émiettement des forces vives au profit de structures partisanes, sans âmes ni visions, sans programmes et même, bien des fois, sans militants !

La politique politicienne est ainsi devenue une « industrie » pourvoyeuse d’emplois précaires et saisonniers, au gré des alternances et des nominations. Cela explique, entre autres, la facilité déconcertante avec laquelle des personnes passent allègrement du pouvoir à l’opposition et inversement, sans sanction élective.  Ou, pire, en dépit d’un revers électoral.  La transhumance, vocable pastoral caractéristique des migrations animales en quête de pâturages est devenue, dans notre pays, un mode opératoire qui permet à des candidats battus à des élections de retrouver des positions de pouvoir à la faveur de négociations souterraines hors de la vue des électeurs ! Ce travers est une entorse majeure à notre modèle démocratique. Elle a fini par éroder la confiance des citoyens quant aux mécanismes d’accès et de transmission des responsabilités politiques et gouvernementales. Elle rend illisibles les rapports de forces politiques.

Cette distorsion démocratique s’accompagne d’une prolifération de la corruption et de l’appât du gain, avec son cortège d’enrichissements illicites et de détournements de deniers publics. Car, il faut bien financer les ralliements et récompenser ceux qui, bien souvent, trahissent les espérances de leurs mandants. S’assurer d’une clientèle, en politique, peut se révéler très onéreux et les ressources normales des serviteurs de l’État ne sauraient en donner les moyens.

Aux termes de notre premier communiqué  de presse, nous fondions notre engagement sur : «  le respect et la promotion de l’État de droit, de la démocratie, des droits de l’Homme et la bonne gouvernance…»

Ces valeurs et principes nous semblent bien mis à mal depuis quelques années. Et cela va de mal en pis ! Nous y reviendrons en détail.

A l’horizon de l’élection présidentielle de février 2024 et, au vu de la multiplication débridée des prétentions à la candidature à la fonction présidentielle, il nous est apparu nécessaire de lancer une initiative en vue de contribuer à la clarté du débat public. Afin de mettre en lumière les dérives et les dangers qui pourraient saper, de manière définitive, la nation et son intégrité.

Pour cela nous avons décidé, dans une démarche pro-active et inclusive, de nous engager de manière organisée dans le débat pré-électoral. Ensuite, et après validation de la liste des candidats à la Présidence de la République par le Conseil Constitutionnel nous irons vers chaque candidat, pour prendre connaissance de son programme, pour ceux dont les publications ne permettent pas encore d’en avoir une connaissance précise. Ensuite, et au cours d’une série de conférences publiques,  les candidats qui le souhaiteront pourront, dans un exercice de démocratie citoyenne, affronter des électeurs avisés qui vont challenger leurs prétentions et jauger de leurs aptitudes à mériter leurs suffrages. Si tous les candidats jouent le jeu, on devrait parvenir à élever le débat public, éclairer le choix des électeurs et aller aux urnes en toute connaissance de cause.

Notre ferme conviction est que la consultation électorale de février 2024 ne doit pas être une promenade de santé pour les candidats.  Celui qui sortira vainqueur de cette élection devra faire la preuve de sa probité morale, ainsi que de ses compétences, pour sortir notre pays de la misère morale, économique et sociale.

Pour l’heure, nous allons donner la parole au Colonel Tabasky Diouf pour une allocution qui va poser le cadre logique qui a présidé à la naissance de notre initiative. Ensuite, nous nous tiendrons à votre disposition pour les questions et réponses dont nous souhaitons que la majorité soient en langues nationales.

Colonel, vous avez la parole !

Amadou Tidiane WONE

Au nom des membres fondateurs de l’initiative