Appel patriotique aux guides religieux sénégalais 1

11 janvier 2024 | 0 commentaires

Chers respectés Guides religieux (que Dieu soit satisfait de vous).

C’est avec un respect sans bornes et le cœur rempli d’appréciations hautement positives du rôle important que vous jouez pour le bon devenir du pays que nous nous adressons à vous au moment où notre pays va très prochainement aborder un tournant de son histoire avec la production de pétrole et le renforcement de l’exploitation des ressources gazières et minières.

Il importe en effet que le pays puisse bien aborder cette phase en élisant en 2024, un Président de la République qui aura une totale liberté d’action pour être en mesure, de gouverner patriotiquement dans le respect strict de l’indépendance de chacun des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, de restaurer l’autorité et la crédibilité de l’État, de maintenir la paix, le bon ordre public et la cohésion sociale, et de minimiser les difficultés que rencontrent les populations qui croupissent injustement dans la misère, principalement par la faute d’une infime minorité de leaders étatiques et de leurs alliés qui, depuis la crise politique du 17 décembre 1962, perpétuent un système de mal gouvernance marqué par la corruption, la gabegie, les gaspillages, les mauvaises priorisations et un injuste accaparement d’une importante partie des ressources de l’État délégataire du « Peuple souverain ».

Les expressions de la mal gouvernance qui causent des préjudices à l’État, personne morale, et font de nombreux citoyens des victimes collatérales, constituent sans aucun doute, « des mauvaises pratiques qui déplaisent au Créateur » et qui doivent conséquemment être combattues par tous les croyants et particulièrement par les guides religieux. Pourtant, même si vous avez toujours joué un rôle important dans l’apaisement des crises politiques ou sociales, il n’en demeure pas moins que globalement, les khalifes généraux des confréries et les khalifes des différentes familles religieuses ne se font pas suffisamment entendre dans les affaires relatives à la mal gouvernance des affaire publiques, conformément à leurs obligations divines.

Chers respectés Guides religieux (que Dieu soit satisfait de vous).

Si nous prenons en compte les accomplissements du Prophète Muhammad (PSL) qui a été « Philosophe, orateur, apôtre, législateur, guerrier, conquérant d’idées, restaurateur de dogmes rationnels, d’un culte sans images, fondateur de vingt empires terrestres et d’un empire spirituel »2 et qui avait beaucoup souffert dans sa lutte contre les superstitions et l’idolâtrie, nul n’a le droit de vouloir confiner les guides religieux musulmans en dehors de la gouvernance des affaires publiques qui impacte la vie des croyants, alors qu’ils font partie des vicaires de Dieu pour la bonne gestion des affaires terrestres.

Gardiens des dogmes islamique et chrétien, héritiers des Prophètes et des saints fondateurs de l’église, des confréries et des familles religieuses qui avaient, selon feu le juge Kéba Mbaye, choisi le chemin « de la foi, de la dignité, de l’honneur, du courage, de l’honnêteté, de l’humilité, de la tempérance, de la droiture, du respect d’autrui et du bien commun, du travail, de l’endurance et de l’amour de la nation », vous êtes assurément des « citoyens à statut spécial », dotés d’un pouvoir réel, qui fait que vous disposez de plus d’atouts que les autres citoyens, dans « le bon combat » qui doit impérativement être mené, pour qu’à partir de 2024, l’État délégataire du Peuple souverain ait comme Chef quelqu’un qui pourra enfin apporter les ruptures d’ordre éthique, dans le mode de gouvernance, attendues depuis 2000.

Ce « statut spécial » et l’existence de prescriptions coraniques et bibliques, qui mettent formellement en exergue des obligations religieuses, commandent votre implication dans des opérations de conscientisation des croyants afin qu’une transformation des cœurs et des esprits puisse induire la fin du système de mal gouvernance et de la corruption des rapports sociaux par des vices tels que la déification des richesses matérielles, le mensonge, l’hypocrise, l’injustice et l’iniquité ainsi que la méchanceté, la jalousie et l’envie qui sont opérationnalisées par des maraboutages et d’autres actes maléfiques. C’est sur cette base que nous avons décidé de vous lancer cet appel patriotique afin de requérir votre contribution pour qu’à partir de 2024, le Sénégal puisse s’ancrer dans une nouvelle ère de bonne gouvernance pour le bonheur du peuple sénégalais sous la conduite patriotique, courageuse et éclairée d’un bon Chef de l’État.

Cet appel va s’articuler autour des trois points suivants : présentation de la situation actuelle et les inquiétudes qu’elle a induites (I.) ; les justificatifs de l’engagement de tout citoyen croyant et patriote dans ce « bon combat » pour les véritables changements dans le mode de gouvernance du pays (II.) les obligations divines qui sont le fondement de votre indispensable implication dans ce combat qui doit être considéré comme « une mission divine » (III.) et des recommandations, afin que vous pussiez, maintenant et pour toujours, mieux défendre la vérité, la justice et l’équité (IV.) dans la gouvernance des affaires publiques et dans les rapports sociaux.

I.  PRESENTATION DE LA SITUATION ACTUELLE ET LES INQUIETUDES INDUITES

Chers respectés Guides religieux (que Dieu soit satisfait de vous).

Il apparait sans aucun doute que les deux alternances intervenues en 2000 et 2012, n’ont pas apporté les changements d’ordre éthique dans le fonctionnement de l’État, et le système de mal gouvernance qui est consubstantiel à la crise politique du 17 décembre 1962, s’est perpétué en s’approfondissant.

Le Président de la République qui a été élu en 2000 a, contrairement aux promesses qu’il avait faites, aggravé la mal gouvernance, fait émerger injustement des milliardaires sans aucun mérite particulier et accentué la déification de l’argent, l’ostentation et les gaspillages qui ont malheureusement fini par détrôner Dieu dans le cœur d’un nombre trop élevé de sénégalais.

En 2012, la deuxième alternance est arrivée, porteuse d’un immense espoir de changement d’ordre éthique. Près de douze après, le régime actuel, qui a perpétué les atteintes à la sacralité des ressources appartenant au peuple et le déficit de transparence, a malencontreusement détruit la belle image qu’avait le pays en matières de démocratie et de respect des droits de l’homme, avec notamment, des flagrantes atteintes au principe constitutionnel d’égalité devant la loi de tous les citoyens ; la protection judiciaire accordée aux transhumants qui étaient visés par la traque des biens mal acquis ; la protection systématique d’alliés épinglés par les Corps de contrôle ou impliqués dans des crimes économiques ; une entreprise de réduction de l’opposition politique à sa plus simple expression par des moyens antidémocratiques, ainsi que le défaut de traitements judiciaires adéquats de nombreux homicides à l’occasion de manifestations, de disparitions suspectes, de trafics de drogue et de faux médicaments et d’affaires de corruption et de fausse monnaie.

Ce système de mal gouvernance a en outre approfondi le fossé entre les plus riches et les plus pauvres, avec des politiciens et des fonctionnaires milliardaires ou ayant acquis, en moins de douze (12) ans un patrimoine de plusieurs centaines de millions de francs CFA, au moment où certaines familles peinent à s’offrir un bon repas par jour et des fonctionnaires vertueux, arrivent difficilement à se procurer une maison après avoir rendu à l’État des services éminents pendant près de quarante (40) ans.

Chers respectés Guides religieux (que Dieu soit satisfait de vous).

Cette situation anormale, dans un pays où le peuple a constitutionnellement consacré sa croyance en Dieu au travers de la prestation de serment du Président de la République qui « Jure devant Dieu et devant la Nation sénégalaise », a fait naitre des inquiétudes, principalement parce que le système de mal gouvernance est une amplificatrice d’injustices et d’abus du pouvoir, et une destructrice d’intégrité morale et de bonnes ambitions. C’est d’ailleurs l’intensité de la force corruptrice de ce système qui est la principale raison pour laquelle les Présidents de la République, élu en 2000 et 2012, n’ont pas pu respecter les promesses qu’ils avaient faites et les engagements qu’ils avaient pris.

Nous sommes convaincu que la perpétuation de la mal gouvernance, au-delà de l’élection présidentielle de 2024, dans un contexte d’exploitation du pétrole et de renforcement de la production gazière et minière va certainement renforcer les accaparements, les injustices sociales, les atteintes au principe d’égalité devant la loi de tous les citoyens et induire plus de mécontents, de frustrés et d’indignés qui pourraient se révolter contre une gouvernance opaque et antipatriotique et remettre en cause la stabilité et la paix qui sont un héritage que des politiciens « égarés » n’ont pas le droit de remettre en cause. Il importe aussi de tenir compte du fait que les coups d’État militaires, les guerres civiles, les conflits intercommunautaires et les rebellions observés dans de nombreux pays africains sont principalement générés par une mal gouvernance amplifiée par des immixtions de pays ou de lobbies étrangers qui cherchent à perpétuer leur domination et exploitation. Personne ne peut soutenir objectivement que ces crises ne peuvent pas se produire dans notre pays si nous avons un Chef de l’État qui avec ses injustices va jouer avec le feu.

Chers respectés Guides religieux (que Dieu soit satisfait de vous).

Le Président de la République est le seul, capable d’imprimer les véritables changements dont le Pays a besoin, du fait du pouvoir qu’il tient du Peuple sénégalais et de la seule volonté de Dieu, devant qui il a juré de bien remplir sa charge. Les sénégalais doivent donc le choisir avec le maximum de soin, parmi les fils du pays les plus vertueux, afin qu’il puisse les conduire vers des lendemains meilleurs, en engageant notamment les réformes institutionnelles qui ont été recommandées par les Assises nationales de 2008-2009 et la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI) dans son rapport de décembre 2013 ; réformes que les Chefs d’État qui se sont succédé depuis 2000 n’ont pas voulu adopter pour simplement sauvegarder les intérêts des partis politiques au pouvoir.

Pour mettre fin à ces légitimes inquiétudes et éviter que notre pays connaisse cette « malédiction de l’or noir », nous avons l’intime conviction qu’il faudrait impérativement que le peuple sénégalais puisse choisir comme Président de la République un « vrai-croyant », véridique, juste, équitable, intègre, loyal et jaloux de sa liberté de toujours agir patriotiquement. Un citoyen qui, pour pouvoir être un exemple pour tous les sénégalais, devra aussi avoir la haine du mensonge, de l’hypocrisie, de l’infidélité quant à ses engagements et à sa parole, de la méchanceté, de la jalousie, et des passions d’argent, de jouissances ou de pouvoir qui égarent et font dévier de la justice.

Son ambition principale, nourrie par la passion de « servir son peuple » de manière désintéressée, devra être, de gouverner patriotiquement l’État en mettant le peuple au centre de ses préoccupations et en fédérant les meilleures compétences du pays, sans aucune discrimination, afin de pouvoir, au bout de son mandat de cinq (5) ans, mettre le Sénégal sur la voie d’un développement harmonieux, avec un État dont l’autorité et la crédibilité vont être restaurées et des citoyens qui vont reprendre espoir et qui seront mobilisés par des leaders patriotes dans la construction d’un Sénégal où tous les rapports interpersonnels et ceux entre les Hommes et les personnes morales ( État, Organes employeurs et Communautés d’appartenance) seront fondés sur l’amour, la vérité, la justice et l’équité, avec partout l’institution du culte de l’honneur, de la dignité, du travail, de l’excellence et du mérite.

Le Président de la République et ceux qui vont l’accompagner dans la gouvernance des affaires publiques entre 2024 et 2029 devront aussi réussir, à ancrer le pays dans un respect rigoureux des règles et principes de l’État de droit, des droits de l’homme, de la démocratie, de la bonne gouvernance et de la transparence dans la gestion des affaires publiques avec des pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) effectivement indépendants les uns des autres ; à satisfaire les principaux besoins sécuritaires et socio-économiques des populations, et à placer le pays dans une voie de développement, de paix, de bon ordre public, de cohésion sociale et de renaissance des valeurs, préalables à l’avènement du « Meilleur Sénégal Possible » dans une Afrique de l’Ouest plus unie, plus solidaire et capable de gérer de manière autonome ses problèmes sécuritaires.

Chers respectés Guides religieux (que Dieu soit satisfait de vous).

Participer à la conjuration de ce grand mal pouvant être induit par la perpétuation du système de mal gouvernance au-delà de 2024, en contribuant à « la libre élection du meilleur candidat possible » est un devoir patriotique, mais aussi un devoir pour tout croyant conscient de son obligation de combattre dans le Sentier de Dieu pour la victoire du bien sur le mal dans tous les domaines y compris dans la gestion des affaires publiques. Nous partageons ci-après des éléments qui devraient justifier votre engagement et celui de tous les autres citoyens dans ce combat pour le meilleur devenir du pays qui passe par le choix d’un Chef d’État patriote et doté d’une foi véridique.

II.  JUSTIFICATIFS DE L’ENGAGEMENT DE TOUT CITOYEN CROYANT ET PATRIOTE.

Chers respectés Guides religieux (que Dieu soit satisfait de vous).

Les justificatifs de l’engagement de tout citoyen croyant et patriote pour le meilleur devenir du pays dans l’amour, la vérité, la justice et l’équité peuvent être formulés comme suit :

1. Le peuple sénégalais souhaite profondément la fin du système de mal gouvernance qui est la principale cause de l’incapacité de l’État à offrir adéquatement des emplois à sa jeunesse avec de nombreux fils du pays qui meurent dans le chemin de l’immigration clandestine à la recherche d’un bonheur. Cette incapacité est étroitement liée à l’existence d’un nombre trop élevé de leaders étatiques qui en fait, travaillent contre leur pays, en mettant leurs intérêts personnels, à caractère politique ou financier, au-dessus de ceux de l’État délégataire du Peuple.

2. Ce sont les sénégalais qui feront du Sénégal, ce qu’il sera demain, notamment pour les générations futures, car, en nous disant qu’Il «ne modifie point l’état d’un peuple, tant que les individus qui le composent ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes (…) » (S 13 V 11), Dieu nous indique clairement que si nous persistons dans nos négligences, dans nos turpitudes, dans notre déification de l’argent, des plaisirs, des places, des privilèges et du pouvoir, Il nous laissera assumer les conséquences de nos mauvaises œuvres et pourra d’ailleurs, en fonction de la gravité et du nombre élevé de nos péchés, « faire s’étendre le désastre parmi nous », conformément à Ses nombreux avertissements contenus dans le Coran et la Bible comme ce fut, très probablement, le cas avec le naufrage du bateau le Joola ;

3. Tous les leaders temporels, religieux et coutumiers, ainsi que les patriotes, doivent intérioriser l’appel au sens des responsabilités du vénéré El Hadji Omar Tall (rta) et agir contre les expressions de la mal gouvernance et de la corruption des rapports sociaux. Rejetant toute inertie face à ces fléaux, il a dit « Puissent-ils périr, les dirigeants d’un pays qui ne s’emploieraient pas à changer la conduite de leur peuple » ;

4. Tous les patriotes doivent lutter contre les injustices et les mensonges car ils sont des destructeurs de paix, de cohésion sociale, et de bon ordre public. C’est d’ailleurs pour cela que Dieu a dit au travers du verset 135 de la sourate 4 « Ô les croyants ! Observez strictement la justice et soyez des témoins véridiques comme Allah l’ordonne, fût-ce contre vous-mêmes, contre vos père et mère ou proches parents. Qu’il s’agisse d’un riche ou d’un besogneux, Allah a priorité sur eux deux et Il est plus connaisseur de leur intérêt que vous. Ne suivez donc pas les passions, afin de ne pas dévier de la justice. (…). » ;

5. Le Hadith qui dit que « Si l’un d’entre vous voit ce qui déplait à Dieu, qu’il le combatte de ses mains ; si cela ne lui est pas possible, que ce soit par la langue, et si cela encore ne lui est pas possible, que ce soit avec son cœur, c’est là le minimum imposé par la foi », commande que tous les croyants se préoccupent des expressions de la crise morale, principalement de celles de son volet mal gouvernance qui sont, sans aucun doute, des maux, et agissent pour participer à son éradication ;

6. Les nombreux versets coraniques, par lesquels Dieu demande aux croyants « d’ordonner le convenable et d’interdire le blâmable » commandent que dans la gouvernance du pays, tous les patriotes-croyants et particulièrement les guides religieux, guidés invariablement par la vérité, la justice et l’équité, participent au contrôle citoyen des politiques et actions publiques en « recommandant les bonnes œuvres et condamnant toutes les mauvaises pratiques » qui impactent négativement la vie des citoyens ;

7. Dieu, qui veut que le bien prenne le dessus sur le mal dans tous les domaines, a, au travers de nombreux versets coraniques et bibliques, interdit aux croyants de s’allier avec tous ceux qui refusent sciemment de respecter Ses interdits, et parmi eux il y a évidemment les menteurs, les hypocrites, les injustes, les mécréants, les gaspilleurs, les méchants, les ingrats et tous ceux qui perpétuent le système de mal gouvernance et causent sciemment des préjudices à l’État et aux citoyens qui sont les victimes collatérales de leurs méfaits ;

8. Tous les croyants, notamment les guides religieux, qui ne doivent pas s’allier avec les transgresseurs ont cependant l’obligation d’être prompts à conseiller, pour rendre les gens meilleurs, les sortir de leur égarement ou contribuer à sauver leurs âmes. Les versets 7 à 9 du Chapitre 33 du Livre prophétique Ezéchiel de la Bible, mettent éloquemment en exergue ce devoir de conscientisation des égarés. Il est dit : « Et toi, fils de l’homme, je t’ai établi comme sentinelle (…). Tu dois écouter la parole qui sort de ma bouche, et les avertir de ma part. Quand je dis au méchant : Méchant, tu mourras ! si tu ne parles pas pour détourner le méchant de sa voie, ce méchant mourra dans son iniquité, et je te redemanderai son sang. Mais si tu avertis le méchant pour le détourner de sa voie, et qu’il ne s’en détourne pas, il mourra dans son iniquité, et toi tu sauveras ton âme » ;

9. L’adage wolof, qui dit : « Maag xamoon nako, maag waxoon nako moo geen » commande que tous les sages croyants patriotes se lèvent (« Jog ») et s’impliquent pour sortir notre pays du système de mal gouvernance qui peut détruire pour longtemps l’héritage de stabilité, de paix et de bon ordre que nos anciens nous sont légué ; le préserver contre les éventuelles menées subversives d’ennemis extérieurs soutenus par des « traitres nationaux et des imbéciles » ;

10. Tous les sénégalais véridiques savent que si les gouvernants et les autres leaders étatiques sont des patriotes, sauvegardant de manière inconditionnelle la primauté de l’intérêt général sur tout autre intérêt, ils pourront, sans aucun doute, mieux gérer les ressources appartenant au Peuple, faire de meilleures priorisations, investir plus judicieusement dans des actions developpantes, répartir plus équitablement et judicieusement les ressources disponibles, lutter plus efficacement contre la pauvreté, et instaurer un environnement propice au  développement socio-économique du pays et à la construction du « Meilleur Sénégal Possible » pour les générations futures.

III. DES VERSETS CORANIQUES ET BIBLIQUES POUR ETAYER LE DEVOIR D’AGIR DES GUIDES RELIGIEUX.

Chers respectés Guides religieux (que Dieu soit satisfait de vous).

L’exploitation des dispositions contenues dans le Coran et la Bible nous a permis de dégager trois (3) principales obligations divines étayées donc par des versets coraniques et bibliques. Même si nous sommes convaincu que vous connaissez parfaitement ces versets, permettez-nous de transcrire ci-après quelques-uns parmi eux, pour chacune des trois (3) obligations.

1. Obligation d’« ordonner le convenable, et d’interdire le blâmable ».

Il est question « d’ordonner le convenable et d’interdire blâmable » dans sa sphère de responsabilité. Mais cette obligation doit se traduire, pour tous les esprits tournés vers le bien, en devoir « de recommander le convenable et d’interdire le blâmable » en tout ce qui ne relève pas de vos propres attributions. Les versets qui suivent ont été retenus :

a. «Vous êtes la meilleure communauté qu’on ait fait surgir pour les hommes vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable et croyez à Allah. (…). » (S 3 V 110)

b. «Les croyants et les croyantes sont alliés les uns des autres. Ils commandent le convenable, interdisent le blâmable accomplissent la Salât, acquittent la Zakat et obéissent à Allah et à Son messager. Voilà ceux auxquels Allah fera miséricorde, car Allah est Puissant et Sage. » (S 9 V 71)

c. «Par le Temps ! L’homme est certes, en perdition, sauf ceux qui croient et accomplissent les bonnes œuvres, s’enjoignent mutuellement la vérité et s’enjoignent mutuellement l’endurance. » (S 103 V 1-3)

d. «Paroles du roi Lemuel. Sentences par lesquelles sa mère l’instruisit. (…) Ouvre ta bouche pour le muet, Pour la cause de tous les délaissés. Ouvre ta bouche, juge avec justice, Et défends le malheureux et l’indigent. » (Proverbes (Pr) 31 : 1, 8, 9)

e. «Le monde ne peut vous haïr ; moi, il me hait, parce que je rends de lui le témoignage que ses œuvres sont mauvaises. Les Juifs s’étonnaient, disant : Comment connaît-il les Ecritures, lui qui n’a point étudié ? Jésus leur répondit : Ma doctrine n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé. Si quelqu’un veut faire sa volonté, il connaîtra si ma doctrine est de Dieu, ou si je parle de mon chef. Celui qui parle de son chef cherche sa propre gloire ; mais celui qui cherche la gloire de celui qui l’a envoyé, celui-là est vrai, et il n’y a point d’injustice en lui. » (Evangile selon Jean 7 :7, 15-18)

2. Obligation de « rejeter de toute alliance avec ceux qui délibérément ne respectent pas les commandements de Dieu ».

Il s’agit, par ce rejet, de ne pas être un complice, même passif, des transgresseurs ; mais aussi d’isoler, de faire réfléchir et de décourager tous ceux qui sciemment commettent de mauvaises œuvres. Les versets coraniques et bibliques qui suivent ont été choisis :

a. « (…). Entraidez-vous dans l’accomplissement des bonnes œuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression. Et craignez Allah, car Allah est, certes, dur en punition ! » (S 5 V 2)

b. « Et ne vous penchez pas vers les injustes : sinon le Feu vous atteindrait. Vous n’avez pas d’alliés en dehors d’Allah. Et vous ne serez pas secourus. » (S 11 V 113)

c. « Tu n’en trouveras pas, parmi les gens qui croient en Allah et au Jour dernier, qui prennent pour amis ceux qui s’opposent à Allah et à Son Messager, fussent-ils leurs pères, leur fils, leurs frères ou les gens de leur tribu. (…). » (S 58 V 22)

d. « Ô vous qui avez cru ! Ne prenez pas pour alliés des gens contre lesquels Allah est courroucé et qui désespèrent de l’au-delà, tout comme les mécréants désespèrent des gens des tombeaux. » (S 60 V 13).

e. « N’entre pas dans le sentier des méchants, Et ne marche pas dans la voie des hommes mauvais. Evite-la, n’y passe point ; Détourne-t’en, et passe outre. » (Proverbes 4 :14, 15)

f. « Tu ne répandras point de faux bruit. Tu ne te joindras point au méchant pour faire un faux témoignage. Tu ne suivras point la multitude pour faire le mal (…) ; Tu ne recevras point de présent ; car les présents aveuglent ceux qui ont les yeux ouverts et corrompent les paroles des justes. ». (Exode (Ex) 23 : 1, 2, 8)

g. « Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d’avoir droit à l’arbre de vie, et d’entrer par les portes dans la ville ! Dehors les chiens, les enchanteurs, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime et pratique le mensonge !»4 (Apocalypse 22 : 14, 15)

h. « Maintenant, ce que je vous ai écrit, c’est de ne pas avoir des relations avec quelqu’un qui, se nommant frère, est impudique, ou cupide, ou idolâtre, ou outrageux, ou ivrogne, ou ravisseur, de ne pas même manger avec un tel homme. » (Première épitre de Paul aux Corinthiens 5 :11)

i. «nous vous recommandons, frères, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, de vous éloigner de tout frère qui vit dans le désordre, et non selon les instructions que vous avez reçues de nous. (…). Pour vous, frères, ne vous lassez pas de faire le bien. Et si quelqu’un n’obéit pas à ce que nous disons par cette lettre, notez-le, et n’ayez point de communication avec lui, afin qu’il éprouve de la honte. Ne le regardez pas comme un ennemi, mais avertissez-le comme un frère. » (Seconde épitre de Paul aux Thessaloniciens (2 Th) 3 : 6, 13-15)

3. « Obligation de combattre dans le sentier de Dieu pour la victoire du bien sur le mal ».

L’objectif visé par le respect de cette obligation est d’obtenir que la « Parole de Dieu » qui est amour, vérité, justice et équité imprègne la totalité des intentions, des paroles et des actes des croyants et que le bien prenne le dessus sur le mal dans tous les domaines, y compris celui de la gestion des affaires publiques. Les versets coraniques et bibliques qui suivent ont été sélectionnés :

a. « ô les croyants ! Soyez endurants. Incitez-vous à l’endurance. Luttez constamment contre l’ennemi et craignez Allah, afin que vous réussissiez !» (S 3 V 200)

b.  « ô les croyants ! Craignez Allah, cherchez le moyen de vous rapprocher de Lui et luttez pour Sa cause. Peut-être serez-vous de ceux qui réussissent !» (S 5 V 35)

c. « ô Prophète, lutte contre les mécréants et les hypocrites, et sois rude avec eux ; l’Enfer sera leur refuge, et quelle mauvaise destination !» (S 9 V 73)

d. « Allah aime ceux qui combattent dans Son chemin en rang serré pareils à un édifice renforcé. » (S 61 V 4)

e.  «Les croyants combattent dans le sentier d’Allah, et ceux qui ne croient pas combattent dans le sentier du Tagut. Eh bien, combattez les alliés du Diable, car la ruse du Diable est certes, faible. » (S 4 V 76)

f. « David dit à Salomon, son fils : Fortifie-toi, prends courage et agis ; ne crains point, et ne t’effraie point. Car l’Eternel Dieu, mon Dieu, sera avec toi ; il ne te délaissera point, il ne t’abandonnera point, jusqu’à ce que tout l’ouvrage pour le service de la maison de l’Eternel soit achevé. » (1 Chroniques (1 Ch) 28 : 20)

g.  « Pour toi, homme de Dieu, fuis ces choses, et recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la patience, la douceur. Combats le bon combat de la foi, saisis la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé, et pour laquelle tu as fait une belle confession en présence d’un grand nombre de témoins. » (Première épitre de Paul à Timothée 6 : 11, 12)

Chers respectés Guides religieux (que Dieu soit satisfait de vous).

Il ressort des versets transcris ci-dessus que vous ne devez pas prendre pour alliés «les gens contre lesquels Allah est courroucé »ou « les gens qui s’opposent à Allah et à ses Messagers » et parmi lesquels il y a certainement les méchants, les menteurs, les injustes, les mécréants, ceux qui trahissent leur serment, trompent sciemment leur peuple, foulent aux pieds leur engagement, enfreignent la sacralité des ressources appartenant au Peuple, piétinent les principes d’égalité devant la loi de tous les citoyens et leur égal accès aux services publics, protègent des auteurs de crimes économiques, procèdent à des recrutements clientélistes dans la fonction publique, signent des contrats de travail antipatriotiques pour les leurs, transforment en vaches à lait des entreprises publiques et maintiennent inutilement des agences budgétivores simplement pour caser injustement des alliés parentaux, amicaux, politiques ou religieux.

Vous «ne devez pas aussi vous pencher vers » ceux qui ne respectent pas sciemment les ordres et interdits de Dieu car, il est incontestable que tous ceux qui sont les complices des criminels à col blanc, en acceptant une partie du produit de leurs rapines, en échange d’interventions protectrices, ou de soutiens d’ordre politique au travers de consignes à donner à des électeurs, peuvent être considérés comme ayant une attitude de défi envers Dieu qui abhorre de telles alliances génératrices d’injustices.

Ces alliances construites sur le dos du peuple sénégalais sont en effet condamnées par Dieu, le Seul Omniscient, qui l’a manifesté à plusieurs reprises en faisant en sorte que des candidats ouvertement soutenus par des chefs religieux lors d’élections présidentielles aient été battus, rappelant ainsi à tous ceux qui sont doués d’intelligence, que le pouvoir et la connaissance du futur Lui appartiennent exclusivement, et que ceux à qui Il accorde un peu de Son pouvoir et de Son Savoir, ont le devoir d’être humbles et de Lui demeurer fidèles et reconnaissants, s’ils veulent ne pas perdre leur crédibilité.

Chers respectés Guides religieux (que Dieu soit satisfait de vous).

Il est incontestable que ceux qui disent être des musulmans et qui délibérément refusent de respecter les prescriptions coraniques sont des «hypocrites» qui «s’opposent à Allah et à Son Messager», et ceux qui sciemment mettent des entraves au respect de l’égalité devant la loi des citoyens ou s’accaparent des richesses dont la gestion est confiée à l’État par le Peuple, sont des «injustes», des «méchants» et «des hommes mauvais» ;

Ceux, qui sont des adeptes du «wax waxeet5», des tromperies, des mensonges, des injustices, des iniquités; qui rejettent la primauté de l’intérêt général, ne respectent pas leurs engagements et ne gèrent pas de manière sobre et vertueuse les ressources appartenant au Peuple ; qui utilisent de manière abusive les fonds spéciaux dans des dépenses détachables du service de l’État, et qui sont impliqués dans la corruption et les accaparements d’une partie des ressources de l’État par des détournements et par des encaissements de commissions ayant un impact négatif sur les coûts, la qualité des travaux et des services ainsi que sur la quantité des fournitures, sont indiscutablement des «injustes», des antipatriotes et des «méchants».

Les pauvres parmi les citoyens, habitant dans les coins les plus reculés du Sénégal ou dans les bidonvilles, vivant sans eau, sans électricité et sans structures d’éducation et de santé accessibles, et tous ceux qui ont du mal à s’offrir un bon repas par jour, alors que des gouvernants, des autorités de commandement et de direction et leurs alliés qui se sont illicitement enrichis, gaspillent ostensiblement des ressources détournées pour leur bienêtre et celui de leurs parents et partenaires, sont les « muets », les « délaissés », les « malheureux » et les « indigents ».

IV. RECOMMANDATIONS POUR UNE CONSTANCE DANS LA DÉFENSE DE LA « PAROLE DE DIEU »

Chers respectés Guides religieux (que Dieu soit satisfait de vous).

Des sénégalais qui sont en train de se battre pacifiquement pour que le droit du Peuple sénégalais de choisir librement celui qu’il veut comme Chef de l’État, ne soit pas corrompu, ni par une sélection politico-judiciaire des candidats ni par des magouilles juridico-administratives, ont besoin de votre soutien. Des sénégalais qui sont en train de conscientiser les citoyens afin qu’ils puissent élire librement un Chef de l’État, qui pourra enfin apporter les ruptures d’ordre éthique, attendues depuis l’an 2000, et mettre un terme à la perpétuation de ce système de mal gouvernance marqué notamment par cette « fracture entre les élites politiques » qui justifie, selon feu le Juge Kéba Mbaye cette « déviance vers l’enrichissement illicite, le « giiros », la corruption sous toutes ses formes et l’absence de l’amour de la Nation », ont besoin de vos prières et de votre soutien.

Des sénégalais qui s’activent pour que les politiciens, qui choisissent sciemment de demeurer dans la perpétuation du système de mal gouvernance, n’aient plus l’honneur et le privilège de les gouverner à partir de 2024, ont besoin que vous soyez à leur côté pour qu’ils puissent bénéficier de votre autorité spirituelle et de votre rapprochement avec Dieu, dont « la Parole » est unificatrice, correctrice, transformatrice, purificatrice et développante.

Notre intime conviction est que Dieu n’attend que l’union des cœurs et des esprits, de l’écrasante majorité des citoyens sénégalais, contre le système de mal gouvernance, pour les aider à s’en débarrasser. A cette fin, nous ne doutons pas que vous êtes les mieux placés pour mobiliser vos fidèles dans ce combat contre ce fléau trop marqué par des injustices, des mensonges et des vols de toutes sortes que vous abhorrez certainement en tant que représentants de Dieu sur terre.

Chers respectés Guides religieux (que Dieu soit satisfait de vous).

Le Peuple a besoin que, par respect de votre obligation de défendre de manière inconditionnelle la vérité et la justice, vous mettiez votre crédibilité et votre pouvoir à sa disposition pour le renforcement du contrôle citoyen de la gestion des affaires publiques, afin qu’il soit en mesure de «traduire en réalité sa souveraineté» et de s’assurer que les politiciens qui ont la lourde charge de gouverner, pour le temps d’une durée maximale de deux (2) mandats, et à la tête desquels il y a le Président de la République, n’instrumentalisent pas les forces (Sécurité, Corps de contrôle, Administration territoriale et Justice) et ne détournent pas abusivement le pouvoir que le «Peuple souverain» a délégué à l’État pour la neutralisation d’adversaires politiques ou pour protéger des égoïstes criminels à col blanc, fossoyeurs de l’économie du pays ou pour des intérêts politiques détachables du bien du pays.

Le Peuple du Sénégal, qui a constitutionnellement consacré sa croyance en Dieu, a aussi besoin que vous apportiez votre soutien aux lanceurs d’alerte et aux citoyens engagés dans le contrôle citoyen des politiques et actions publiques, et que vous soyez à l’avant-garde de la défense de la Parole de Dieu, afin qu’elle soit présente dans toutes les intentions, actions et paroles des sénégalais, notamment dans la gouvernance des affaires publiques et dans les rapports sociaux, et pour que ceux qui ont reçu du Tout Puissant la charge de « gouverner leur peuple », le fassent de la manière la plus vertueuse possible en lui épargnant toute tromperie et tout préjudice.

Le Peuple a en outre besoin que, conformément à la Parole de Dieu, vous participiez à la condamnation de tous les accaparements et les injustes captations des ressources publiques par des gouvernants, des hauts commis de l’État, des marabouts, des hommes d’affaires et d’autres alliés des leaders étatiques qui ne sont pas des nécessiteux, afin que l’État puisse, par de judicieuses priorisations, optimiser les ressources à consacrer à la satisfaction des besoins socioéconomiques primaires (eau, électivité, éducation hors des abris provisoires, santé, désenclavement) des « frères et sœurs en Dieu » les plus démunies, et les plus défavorisés.

Le Peuple a par ailleurs besoin que vous pussiez avoir en perspective tout le Sénégal, où des faibles côtoient des puissants, des pauvres des riches, et où des besoins prioritaires rivalisent avec d’autres qui le sont moins, et mettre en œuvre votre esprit de justice, votre devoir d’être des défenseurs des faibles et des plus démunis, afin de pouvoir lutter contre l’abusive captation de ressources qui auraient dû servir avant tout, à la satisfaction des besoins primaires des populations les plus défavorisées (fourniture d’eau, d’électricité, santé, éducation, sécurité, désenclavement), au soutien des écoles confessionnelles (daaras et équivalent pour les chrétiens) qui participent à l’éducation religieuse et morale des sénégalais, à la résorption des abris provisoires, à la réhabilitation d’établissements délabrés, et à la fourniture d’eau, d’électricité et de latrines aux nombreuses écoles qui en sont toujours dépourvues.

Chers respectés Guides religieux (que Dieu soit satisfait de vous).

Les attentes du peuple, qui veut pouvoir bénéficier de l’autorité que Dieu vous a donnée, sont donc nombreuses. Cependant, nous pensons humblement que pour pouvoir répondre efficacement à l’attente des sénégalais, il faudrait que vous soyez vigilants pour éviter et faire éviter à tous vos proches, toutes les alliances avec les gouvernants et les autres serviteurs de l’État qui chercheront à vous corrompre, pour obtenir en retour une intervention protectrice ou une approbation implicite de leur mal gouvernance, au travers de l’absence de condamnation et d’indignation. Il faudrait aussi, que vous soyez prudents dans vos rapports avec les antipatriotes opérateurs économiques, qui demanderont votre soutien pour contourner les lois et règlements et optimiser égoïstement leur profit au détriment du Trésor public, sans aucun souci du fait que l’État ait besoin de ressources pour assumer ses charges régaliennes, prendre en charge les préoccupations des plus démunis et investir dans des actions de développement pour les générations futures.

Les domaines dans lesquels, vous devez être particulièrement vigilants et faire en sorte que cette prudence soit partagée par les membres de vos familles et par vos principaux collaborateurs sont : Le soutien à des opérateurs économiques antipatriotes ; l’utilisation abusive des passeports diplomatiques attribués de manière anarchique et qui peuvent servir à faciliter des actes frauduleux ; les activités commerciales illicites ; le trafic de faux médicaments et de drogue ; le blanchiment d’argent et la fausse monnaie ; la vente d’armes, le non-paiement de l’impôt par des sénégalais immensément riches mais adeptes de la thésaurisation ; la captation de ressources de l’État à titre personnel ou pour des tâches non régaliennes au détriment des sénégalais les plus défavorisés, et les interventions dans l’Administration et dans la Justice » au profit de disciples véreux ou non méritants qui faussent l’application des principes de justice, d’équité et d’égalité de tous les citoyens devant la loi et dans le cadre de la gestion des ressources humaines, alors que Dieu a clairement interdit l’injustice dans toutes les activités humaines.

C’est donc un appel à la refondation des relations que vous entretenez avec les hauts commis de l’État, avec les responsables politiques de l’opposition et avec les hommes d’affaires ou opérateurs économiques, que nous vous lançons patriotiquement et respectueusement, dans le cadre des ruptures qui sont indispensables pour qu’un «retour sincère vers Dieu » puisse sortir le pays de la crise morale tridimensionnelle et permettre qu’avec le soutien du Tout Puissant, nous pussions tous ensemble nous engager dans la construction du « Meilleur Sénégal Possible », qui sera de mieux en mieux capable de minimiser les difficultés que rencontrent les populations, et qui sera le meilleur des legs pour les générations futures.

Chers respectés Guides religieux (que Dieu soit satisfait de vous).

Au travers du verset 26 de la sourate 38, Dieu a dit s’adressant au « Grand Prophète David », père de Salomon « “Ô David, Nous avons fait de toi un calife sur la terre. Juge donc en toute équité parmi les gens et ne suis pas la passion : sinon elle t’égarera du sentier d’Allah”. Car ceux qui s’égarent du sentier d’Allah auront un dur châtiment pour avoir oublié le Jour des Comptes. » Par cette mise en garde, Dieu nous indique clairement que « nul n’est parfait » et même un Prophète peut être égaré par une passion qui peut être de plaisirs, de pouvoir, de richesses matérielles, de savoirs ou d’alliances.

Au-delà  de ce que tous les êtres humains comme le Prophète David peuvent être égarés par la passion, et du fait que Dieu met en garde tous les croyants, au travers du verset 135 de la sourate 4 susmentionné, contre les passions qui font dévier de la justice, nous voudrions vous demander avec respect, d’avoir toujours à l’esprit, les vers 1431 à 1476 du vénéré Cheikh Ahmadou Bamba (rta) dans son « Traité de soufisme Massàlik al Jinàn Les Itinéraires du Paradis » où il évoque ces « faux chefs religieux assoiffés de fortune et de prestige ». Ceci devrait en effet vous permettre de mieux comprendre le sens de notre appel à plus de vigilance et à la refondation de vos relations avec tous ceux-là qui, en voulant profiter égoïstement de votre protection ou de votre soutien multiforme, risquent de vous faire dévier du respect des trois (3) obligations mentionnées plus haut, et de votre devoir de défendre inconditionnellement la vérité et la justice. Alors, ils vous feront perdre votre liberté de condamnation des scandales financiers et des injustices et hypothéqueront votre capacité à être des défenseurs des faibles, de la vérité, de la justice, de l’intérêt général et de la bonne gouvernance, comme vous le commande le Plus Haut qui veut la victoire du bien sur le mal dans tous les domaines et particulièrement dans la gestion des affaires publiques.

Chers respectés Guides religieux (que Dieu soit satisfait de vous).

Parce que vous avez la lourde charge d’éduquer spirituellement les croyants pour les rapprocher de Dieu, et non de vos propres personnes, et de faire d’eux, des citoyens vertueux, pleins d’honneur et utiles à la Patrie, ou des membres incorruptibles du « Parti de Dieu », vous êtes au sommet des meilleurs fils de ce pays. Mais nous appelons respectueusement votre attention sur le fait que vous ne pourrez demeurer les meilleurs et des guides dignes du respect de tous les véridiques, que si vous arrivez, par une lutte permanente contre vous-mêmes, à éviter tout égarement par les passions, à rester fidèles au respect des trois obligations divines susmentionnées, et à demeurer ancrés dans ce chemin qu’avaient choisi les saints fondateurs de l’église, des confréries et des familles religieuses.

C’est donc, avec le maximum de respect, que nous affirmons que chacun de vous, naturellement faillible, devrait faire preuve d’humilité, pour entreprendre sa propre autocritique et inviter ses proches qui l’assistent à en faire de même, afin que chacun de vous sache exactement quelle est sa part de responsabilité dans les relations qu’entretiennent des autorités religieuses avec les Hommes politiques qui gouvernent, avec les autres leaders au service de l’État et avec les opérateurs économiques, et qui contribuent grandement à la perpétuation du système de mal gouvernance qui est un obstacle à l’optimisation du bonheur du peuple sénégalais.

Dans un monde où d’aucuns font la promotion de l’athéisme et où, seul un retour vers Dieu peut enrayer la crise morale et sauver l’humanité du désastre vers lequel elle évolue, les croyants doivent, avec les guides religieux au premier plan, lutter fièrement par la non-violence pour la primauté de la « Parole de Dieu » non antinomique avec les lois et règlements. Autrement dit, nous croyons sincèrement que vous devez combattre pacifiquement, mais plus activement dans le « Sentier du Créateur » pour vous opposer à tous les suppôts de Satan, membres du « parti du diable banni », « ennemi déclaré de l’homme » , tout en étant prêts à faire conduire de vastes opérations de conscientisation qui pourraient aider ces  égarés ou aveuglés par les passions à revenir dans le « Parti de Dieu » qui est celui du « droit chemin » et celui de tous ceux, qui se battent constamment contre eux-mêmes, pour ne jamais poser sciemment un acte qui cause, directement ou indirectement, un dommage matériel ou immatériel à une personne morale ou physique.

Veillez agréer, honorables Guides religieux, l’expression de ma très haute considération et mes prières pour qu’Allah (SWT) vous accorde une longue vie pleine de santé, vous protège et vous inspire pour qu’en toute fidélité aux prescriptions coraniques et bibliques ainsi qu’aux enseignements des bâtisseurs, vous pussiez en tant que « bergers » continuer à guider avec courage et désintéressement les fidèles dans le « droit chemin », vers le Seul Eternellement Vivant, afin que le Sénégal puisse sortir du système de mal gouvernance qui se perpétue depuis le 17 décembre 1962, pour le bonheur du peuple sénégalais.

Que Dieu vous garde, vous accorde une longue vie pleine de santé et vous et bénisse.

NOTES :

1: Cet « Appel » est bâti autour de données et d’idées contenues essentiellement dans notre « Livre 3 » sur « La Crise morale au Sénégal », bâti autour d’une « Lettre ouverte aux guides religieux »  et dans la partie du « Livre 1 » (« La Crise morale au Sénégal : expressions, causes, conséquences et esquisses de solution ») relative à la « Stratégie nationale de sortie de la crise morale », synonyme de « Stratégie nationale de retour vers Dieu ».

Nous tenons à faire remarquer que les prescriptions coraniques et bibliques qui seront évoquées dans cet Appel, simplement parce que nous avons deux sources formelles (le Coran et la Bible) sont heureusement en phase avec les « valeurs culturelles fondamentales » portées par les adeptes de la religion « négro-africaine ».

2: Alphonse de LAMARTINE, 1790/1869, Poète et homme politique français, Histoire de la Turquie, Paris, 1854, Tome 1 et Livre 1, p. 280.)

3: « traîtres ». Note No 3 (page 52) de la contribution de M. Makhily Gassama (« Le piège infernal ») à l’ouvrage collectif qu’il a dirigé « L’Afrique répond à Sarkozy contre le discours de Dakar ». « Toute action d’envergure, de domination d’une puissance étrangère ou d’un groupe d’intérêt s’appuie nécessairement sur la traitrise des éléments appartenant aux populations autochtones. (…). »

4: « les chiens ». Bonne coïncidence. Les sénégalais assimilent « les très mauvaises personnes » qui ont le plus besoin d’être ramenés dans le droit chemin, à des chiens (« xaj» en wolof ou « O box » en seereer).

5: «Wax waxeet». Expression wolof qui peut être traduite par se dédire ou ne pas faire ce qu »on s’était engagé à réaliser, ou. ne pas tenir ses promesses.

M. Tabasky Diouf, Colonel de Gendarmerie (à la retraite)

Grand Officier de l’Ordre national du Lion et Commandeur de l’Ordre du mérite

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