Dans un article intitulé « Transformer les cœurs et les esprits pour réussir la « transformation systémique »du pays»1 et construire une « Nation souveraine, juste, prospère et ancrée dans des valeurs fortes » publié depuis le 25 décembre 2024, nousavons clairement évoqué le blocage dans la publication du « Rapport sur l’état de la gouvernance et de la reddition des comptes » de l’Inspection Générale d’Etat (IGE) de 2020 à 2023 et du « Rapport public général annuel » de la Cour des comptes (CdC) pour les années 2018 à 2023. Il y a un peu plus d’un mois, le 23 avril 2025, nous sommes revenu sur cette situation dans un article intitulé « Des attentes et des recommandations patriotiques »2. Le 30 mai 2025 entre 14 h 29 et 14 h 32, nous avons visité les sites web de ces deux Corps de contrôle3 et nous avons constaté que rien n’a changé. Actuellement le retard dans la publication concerne six (6) rapports de l’IGE, de 2020 à 2024 inclus et sept (7) rapports de la CdC de 2018 à 2024.
Par cet article, nous voulons nous focaliser sur ce « blocage déroutant » de la publication des rapports, en partageant ce que nous avons déjà écrit sur ce dysfonctionnement (I.) dans les articles susmentionnés, avant de situer les responsabilités dans cette anormalité qui a trop duré, malgré son antinomie avec le principe du « Jubaal » et du « Jubbanti » et formuler humblement des recommandations (II.).
I. EXTRAIT DE NOS ARTICLES SUSMENTIONNÉS.
I.1. « Transformer les cœurs et les esprits pour réussir la « transformation systémique » du pays »
« (…). Autrement dit, pour réussir la « transformation systémique » du pays et construire la nation susmentionnée, il faudrait impérativement transformer ou réorienter les cœurs et les esprits de l’écrasante majorité des citoyens, surtout ceux des serviteurs de l’État, afin de les amener à épouser sincèrement les principes du « Jub, Jubaal et Jubbanti », autour de la réappropriation des « valeurs fortes » parmi lesquelles, il y a nécessairement l’amour de l’autre, le respect des autorités et des personnes âgées, le patriotisme (ou l’amour du pays), la vérité, la justice, l’équité et la droiture.
La « vérité », qui est l’antonyme du « mensonge » avec ses nombreux vices connexes (hypocrisie, calomnie, délation, diffamation, flagornerie, tromperie, malhonnêteté intellectuelle, cupidité, déloyauté, dissimulation, fourberie, falsification, faux et usage de faux, etc.), a naturellement des liens indéfectibles avec tous les contraires des vices connexes susmentionnés dont notamment la transparence. Nous allons dans cette dernière partie de l’article nous appesantir sur cette « valeur vérité » en l’illustrant avec la « transparence gouvernementale » et le droit à l’information des citoyens que tous les dirigeants doivent respecter si, conscients du fait que la souveraineté appartient au peuple, ils veulent permettre aux citoyens d’exercer leur droit de participer au contrôle citoyen des politiques et actions publiques.
Ayant en tête le Code de transparence dans la gestion des finances publiques, nous allons évoquer cette transparence dans le cadre de la publication des rapports annuels des Corps de contrôle, car c’est un domaine qui requière, sans aucun doute, un profond « Jubbanti » après que l’ex-PR ait pendant trop longtemps privé le peuple sénégalais d’informations sur la manière dont ses ressources étaient gérées. C’est ainsi qu’il est ressorti du Communiqué du Conseil des ministres du 17 avril 2024, que le Président de la République (PR) avait « notamment ordonné la publication des rapports de la Cour des Comptes, de l’Inspection générale d’État et de l’OFNAC des cinq (5) dernières années », c’est-à-dire de 2019 à 2023.
Malheureusement, il n’y a que l’OFNAC qui a rigoureusement respecté cet ordre présidentiel en publiant dans son site web tous ses rapports annuels. A la date du 22.03.2024, une visite du site web de l’IGE nous avait permis de constater l’absence des « Rapports sur l’état de la gouvernance et de la reddition des comptes » de 2020 à 2023 ; dans celui de la Cour des comptes, le « Rapport public général annuel » pour les années 2018 à 2023 n’était pas disponible, et dans celui de l’OFNAC, le dernier « Rapport d’activités » était celui de 2021. Depuis lors, la situation ci-dessus n’a pas changé pour l’IGE et la CDC.
Il y a donc un dysfonctionnement qui illustre un non-respect de l’ordre présidentiel et une entrave à la « transparence gouvernementale » et au droit à l’information des citoyens. La perpétuation de ce blocage dans la publication des rapports de l’IGE et de la Cour des comptes, malgré le changement de régime est incompréhensible et inadmissible compte tenu des dispositions de l’article 9 de la loi no 2011-14 du 8 juillet 2011 portant statut des Inspecteurs généraux d’État ; des articles 3 et 8 de la loi organique n° 2012-23 du 27 décembre 2012 sur la cour des comptes, et du 6.7. du Code de transparence dans la Gestion des Finances publiques annexé à la loi n° 2012-22 du 27 décembre 2012 qui dispose notamment que : « La Cour des Comptes rend public tous les rapports qu’elle transmet au Président de la République, à l’Assemblée nationale et au Gouvernement. (…). »
Si, depuis le 17 avril 2024, c’est la non « réception officielle et solennelle » de ces rapports par le PR qui constitue le frein à leur publication dans les sites des deux Corps de contrôle, nous pensons humblement qu’il appartenait aux deux autorités responsables de ces deux Corps, de prendre résolument l’initiative de « conseiller sincèrement » le PR pour qu’il puisse procéder à cette réception. Le PR, le Vérificateur général du Sénégal et le Premier Président de la Cour des comptes devraient avoir la commune volonté de faire en sorte que dorénavant ces rapports soient régulièrement mis à la disposition des citoyens sénégalais conformément aux lois susmentionnées, d’autant plus que ceci est une exigence patriotique conforme au respect des principes du « Jub, Jubaal et Jubbanti ».
La transparence ne doit pas être « polluée » par des considérations subjectives. Toute tendance excessive, à vouloir mettre des liens parentaux amicaux et politiques au-dessus du respect des exigences de la transparence, de la reddition des comptes et de la primauté à accorder aux intérêts du pays, est une passion qui fait dévier de la justice qui commande que le principe d’égalité de tous les citoyens devant la loi soit considéré comme sacré. La transgression de ce principe ou le rejet de la primauté susmentionnée traduit une déloyauté envers l’État, et c’est en cela que pour nous, le Général de gaule avait bien raison de dire que « les Hommes peuvent avoir des amis, pas les Hommes d’État ». »
I.2. « Des attentes et des recommandations patriotiques »
« 6. Pour satisfaire le droit à l’information des citoyens sénégalais et leur permettre d’avoir une idée complète de tous ceux qui ont été épinglés par la Cour des comptes (CdC) et l’Inspection Générale d’Etat (IGE) de 2012 à 2024, il est hautement souhaitable que le PR reçoive officiellement, le plu tôt qu’il lui sera possible, le « Rapport public général annuel » de la Cour des comptes de2018 à 2023 et le « Rapport sur l’état de la gouvernance et de la reddition des comptes » de l’Inspection Générale d’Etat de 2020 à 2023, afin qu’ils soient publiés dans leur site web. Plus d’un an après le 02 avril 2024, le « Jubbanti » dans ce domaine est une exigence éthique. Le maintien de cette anormalité, contraire aux exigences du Code de transparence, ne fait que donner du crédit aux allégations selon lesquelles des alliés des gouvernants actuels y sont épinglés.
En outre, la déclassification du rapport particulier de l’IGE qui a été utilisé pour faire condamner et écarter M. Khalifa Sall de l’élection présidentielle de 2019 est hautement souhaitée, car il constituerait un bel exemple de cette politisation et instrumentalisation de la Justice qui ont induit de nombreuses injustices et qui doivent être bannies à jamais.
Enfin, pour convaincre ceux qui jusqu’à présent n’admettent pas que l’ex-PR a volontairement trahi le peuple sénégalais, il est hautement souhaitable que le « le rapport … de l’Inspection générale d’État (IGE) du 21 septembre 2012 sur Frank Timis, signé par Gallo Samb et Oumar Sarr », soit déclassifié pour être publié comme cela a été fait avec le rapport de l’IGE sur les chantiers de Thiès qui a été présenté le mardi 26 juillet 2005 au Méridien Président par l’ex-PR, Premier ministre d’alors. »
II. RESPONSABLES DU DYSFONCTIONNEMENT ET RECOMMANDATIONS.
Nous exprimons notre profonde indignation face à l’absence de « Jubbanti » dans la publication des rapports de l’IGE et de la CdC, plus d’un an après l’ordre (il avait « ordonné la publication des rapports… ») que le Président de la République avait donné dans ce sens, parce que, pour nous, ceci est l’expression d’un manque de loyauté et une entrave aux exigences de la transparence et du respect du droit à l’information des citoyens.
En effet, notre intime conviction est que le Président de la République (PR) n’a pas reçu un compte rendu sincère à propos de cette situation, après l’ordre qu’il avait donné le 17 avril 2024 en Conseil des ministres. Le respect que nous avons pour lui nous empêche d’imaginer que c’est lui qui a volontairement refusé de recevoir officiellement les rapports de ces deux Corps de contrôle, afin qu’ils ne soient pas publiés. Dès lors, nous imputons la responsabilité du maintien de ce blocage aux hauts commis de l’Etat qui sont à la tête de ces deux (2) Corps de contrôle et au Cabinet du PR chargé de programmer ses activités et donc les réceptions officielles qui, groupées, ne prendraient pas toute une matinée au PR.
Le Vérificateur Général et le Premier Président de la Cour des comptes ont le « devoir de conseiller sincèrement » le PR, afin que dans leur domaine de compétence, il puisse respecter son serment qui est notamment « d’observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois », notamment en tout ce qui concerne les Corps de contrôle qu’ils ont l’honneur de diriger.
Concernant les causes de cette léthargie, nous avons entendu des citoyens dont des opposants au régime actuel affirmer que certains rapports de l’IGE et de la CdC qui tardent à être publiés, ont épinglé d’anciens collaborateurs de l’ex-PR qui sont actuellement autour de ceux qui président à la destinée de notre pays.
Le respect que nous avons pour le PR et notre préjugé positif quant à son patriotisme et son sens élevé des responsabilités nous interdisent de croire qu’il a sciemment refusé de recevoir officiellement les rapports afin qu’ils ne soient pas publiés. C’est incroyable, car si tel est le cas, cette attitude antipatriotique du PR, contraire aux exigences du serment qu’il a prêté va inévitablement se retourner contre lui, alors qu’il n’y a aucune personne dont la compétence et l’expérience peut justifier que le PR piétine les principes et les règles de la transparence, de l’égalité devant la loi de tous les citoyens et de la primauté des intérêts de l’Etat sur les relations politiques, parentales ou amicales. Rien ne doit aussi le pousser à mettre en danger sa crédibilité aux yeux de tous les patriotes qui tiennent au respect de la parole donnée et des principes du « Jubaal » et du « Jubbanti ».
Telles sont nos convictions intimes que nous avons tenu à exprimer, étant exclusivement motivé par notre « souci citoyen » du bon fonctionnement de tous les organismes étatiques qui participent à la recherche du bonheur du peuple sénégalais qui est l’objectif final des politiques et actions publiques. Le bon fonctionnement de ces Corps de contrôle, qui ont un rôle important à jouer pour le respect de la sacralité des ressources appartenant au peuple, est un impératif patriotique auquel le Président de la République et tous ceux qui l’accompagnent dans la gouvernance des affaires publiques doivent veiller.
Nous espérons qu’une personne amoureuse de la vérité et de la justice pourra soumettre à la lecture du Président de la République cet article afin que le « jubbanti » soit enfin effectif dans la publication des rapports des deux (2) Corps de contrôle susmentionnés.
Que Dieu protège la République du Sénégal et le dote de hauts commis de l’Etat qui acceptent de manière inconditionnelle la primauté des intérêts du pays sur tous les intérêts particuliers d’ordre politique, amicaux et parentaux, s’évertuent à être des gardiens incorruptibles des lois et règlements et prennent l’initiative de conseiller sincèrement et patriotiquement, à chaque fois que de besoin.
NOTES :
1 : Transformer les cœurs et les esprits pour réussir la « transformation systémique »du pays», publié le 25 décembre 2024,
2 : « Des attentes et des recommandations patriotiques », publié le 23 avril 2024.
3 : Site de la « Cour des comptes » ; Puis sur « Publications » , « Rapports » et « Rapports publics annuels » où le dernier est celui de 2017.
Site de l’ « Inspection Générale d’Etat » et vous avez immédiatement sur la page d’accueil « Nouveaux Rapports publics » où le dernier est celui de 2018-2019
Le 31 mai 2025
Colonel de Gendarmerie(r)Tabasky Diouf,
Grand Officier de l’Ordre national du Lion et Commandeur de l’Ordre du mérite,
Membre fondateur de l’Initiative Citoyenne « Jog Ngir Senegaal ».
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