Les égarés

10 décembre 2023 | 0 commentaires

De nombreux croyants, surtout parmi les musulmans qui représentent au moins 93,1%, semblent ne pas comprendre que la vie religieuse ne se limite pas à des pratiques cultuelles et qu’être musulman ou chrétien c’est s’évertuer à adopter le code de conduite qui est contenu dans le Coran et la Bible, c’est se battre, toujours et honnêtement, contre soi-même pour demeurer dans le  « droit chemin », respectant scrupuleusement, de manière non sélective, toutes les prescriptions coraniques  et bibliques d’ordre éthique, non antinomiques avec les lois et règlements de la République et qui sont, heureusement, non antithétiques avec « les valeurs culturelles fondamentales » portées par les adeptes de la religion négro-africaine. Être un croyant doté de la foi véridique et poser sciemment un mauvais acte ou tenir de mauvaises paroles sont donc antagoniques.

C’est pourquoi d’ailleurs nous avons déjà produit un article sur «les hypocrites » qui a été posté sur le site de l’Initiative Citoyenne Jog Ngir Senegaal le 20 novembre 2023, et où nous y avons notamment affirmé : «Il apparait ainsi que pour un musulman, hypocrisie ne peut être plus grande que de « demander si fréquemment à Dieu de vous guider dans le droit chemin » et se permettre ensuite de commettre sciemment des infractions à la loi divine notamment, en nourrissant délibérément des vices tels que le mensonge, la calomnie, la médisance, la méchanceté, la jalousie, et l’égoïsme ; en sollicitant volontairement les services maléfiques de « marabouteurs », de sorciers ou de « pseudo-guérisseurs »contre son prochain ; en se faisant le complice ou le protecteur de criminels à col blanc ; en acceptant une part de ce qui est détourné injustement des biens publics au détriment de l’écrasante majorité de la population ; en s’alliant avec les transgresseurs ; en ayant le cœur vidé de Dieu et rempli de son guide religieux et des idoles de notre temps (argent, plaisirs, privilèges, bonnes places et pouvoir) ou en s’impliquant intentionnellement dans des intrigues, des trahisons, des magouilles ou des combines qui sont des sources de préjudices matériels ou immatériels dont pâtissent des personnes morales (…) trahies ou des concitoyens le plus souvent jalousés. »

Il se trouve en fait que « les hypocrites » font partie des « égarés » qu’évoquent clairement la « sourate de l’Ouverture » (« Al-Fatiha ») que les musulmans sont obligés de reciter dans chaque séquence (« raaka ») de leurs prières obligatoires ou surérogatoires, soit au moins dix-sept (17) fois par jour. En effet, ils disent à Dieu dans les versets 6 et 7 « C’est Toi Seul que nous adorons, et c’est Toi Seul dont nous implorons secours. Guide-nous dans le droit chemin, le chemin de ceux que Tu as comblés de faveurs, non pas de ceux qui ont encouru Ta colère, ni des égarés », montrant ainsi la répugnance que le vrai musulman a pour « le chemin des égarés ».

Dans cet article nous évoquerons la pureté des dogmes islamiques et chrétiens qui font que le retour vers Dieu ait été identifié comme l’unique solution pour la sortie de la crise morale que traverse le pays et dont les expressions sont, sans aucun doute, des actes et des paroles qu’abhorre le Créateur, Tout Puissant. Ensuite nous ferons état, exclusivement au travers du Coran, de la dualité que Dieu a, en toute souveraineté, installée sur la terre entre Son Parti et celui du diable banni principalement pour éprouver les hommes. Enfin nous reviendrons sur cet égarement (selon le Coran) qui entrave le respect de la pureté du dogme islamique, l’importance du nombre de musulmans « égarés » étant proportionnelle à l’ampleur de la commission de mauvaises œuvres dans les rapports interpersonnels et dans la gouvernance du pays.

I.         LA PURETE DES DOGMES ISLAMIQUE ET CHRETIEN

La pureté du dogmes islamique et chrétien ressort des prescriptions coraniques et bibliques d’ordre éthique qui sont tels que tout citoyen qui s’évertue à les respecter scrupuleusement de manière non sélective est un « Homme de bien », un véridique, un patriote ou un bon citoyen ayant toutes les vertus et qualités requises pour un fidèle vicaire de Dieu sur terre.

En effet, une lecture  des deux livres sacrés qui sont porteurs du Code de conduite des musulmans et des chrétiens dans leurs différents rapports permet de constater qu’il y a des versets coraniques et/ou bibliques et des hadiths qui interdisent notamment le vol, la corruption, l’enrichissement illicite, l’étalage de richesses mal acquises, le favoritisme, la non acceptation inconditionnelle de la primauté de l’intérêt général sur tous les intérêts particuliers, l’hypocrisie, l’injustice, l’iniquité, le mensonge, les faux témoignages, la délation, la médisance, la calomnie, la trahison, les paroles sans actes, la jalousie, la méchanceté, l’abus de pouvoir ou d’autorité, les louanges mensongers, les pots de vin, la tricherie, la tromperie, la supercherie, la duperie, l’alliance avec les infidèles / les mécréants / les injustes / les méchants / les criminels.

Il ressort aussi de l’analyse de versets coraniques et bibliques que quand la croyance en Dieu est véridique, elle éveilleen l’Homme tous les nobles caractères ; porte l’homme à lutter contre lui-même pour purifier son âme, de tous les vices opposés aux nobles caractères ; l’aide à se libérer de toutes les superstitions, dépravations et turpitudes, et le soutien : dans sa volonté de fonder ses rapports avec ses concitoyens et les personnes morales (État, Communauté appartenance et Organe employeur) sur l’amour, la vérité, la justice et l’équité ; dans son engagement à bien tenir son rang, quel qu’il soit, au sein de sa Communauté afin d’optimiser sa contribution au développement de tout ce qu’il a en partage avec ses concitoyens, et dans sa détermination à rejeter, en tant que « Serviteur de Dieu », toute alliance avec les infidèles, les mécréants, les injustes et les criminels qui sont des suppôts du « diable banni », « ennemi déclaré de l’homme ».

II.      LA DUALITÉ DANS LA VIE TERRESTRE SELON LE CORAN

Après avoir décidé de faire de l’Homme son vicaire sur terre, Dieu en a informé les Anges et nous a précisé au travers des versets 30 à 33 de la sourate 2 quelle a été la réaction des Anges et nous a parlé du « savoir départageant » qu’Il donna à Adam et qui fait que finalement tous les Anges avait reconnu sa supériorité et accepté de se prosterner devant lui à l’exception d’Iblis qui s’enfla d’orgueil : « Lorsque Ton Seigneur confia aux Anges : “Je vais établir sur la terre un vicaire “Khalifat”. Ils dirent : “Vas-Tu y désigner un qui y mettra le désordre et répandra le sang, quand nous sommes là à Te sanctifier et à Te glorifier ?” – Il dit : “En vérité, Je sais ce que vous ne savez pas ! ”. Et Il apprit à Adam tous les noms (de toutes choses), puis Il les présenta aux Anges et dit : “Informez-Moi des noms de ceux-là, si vous êtes véridiques ! ” (dans votre prétention que vous êtes plus méritants qu’Adam). – Ils dirent : “Gloire à Toi ! Nous n’avons de savoir que ce que Tu nous a appris. Certes c’est Toi l’Omniscient, le Sage”. – Il dit : « Ô Adam, informe-les de ces noms ; ” Puis quand celui-ci les eut informés de ces noms, Allah dit : “Ne vous ai-Je pas dit que Je connais les mystères des cieux et de la terre, et que Je sais ce que vous divulguez et ce que vous cachez ? ” »

Dieu nous a aussi informé, au travers des versets 61 à 65 de la sourate 17, de ce qu’Iblis a évoqué pour justifier sa rébellion, de sa requête contre la descendance de l’homme pour assouvir sa vengeance et de l’autorisation qu’Il lui a accordée en nous disant : « Et lorsque Nous avons dit aux Anges : “Prosternez-vous devant Adam”, ils se prosternèrent, à l’exception d’Iblis, qui dit : “Me prosternerai-je devant quelqu’un que tu as créé d’argile ? ” Il dit encore : “Vois-Tu ? Celui que Tu as honoré au-dessus de moi, si Tu me donnais du répit jusqu’au Jour de la Résurrection ; j’éprouverai, certes sa descendance, excepté un petit nombre [parmi eux]”. Et [Allah] dit : “Va-t-en ! Quiconque d’entre eux te suivra … votre sanction sera l’Enfer, une ample rétribution. Excite, par ta voix, ceux d’entre eux que tu pourras, rassemble contre eux ta cavalerie et ton infanterie, associe-toi à eux dans leurs biens et leurs enfants et fais-leur des promesses”. Or, le Diable ne leur fait des promesses qu’en tromperie. Quant à Mes serviteurs, tu n’as aucun pouvoir sur eux”. Et ton Seigneur suffit pour les protéger ! » Il y a aussi les versets 12 à 18 de la sourate 7 où Iblis (Satan) précise ce qu’il compte faire contre la descendance d’Adam : « “Puisque Tu m’as mis en erreur, (…), je m’assoirai pour eux sur Ton droit chemin, puis je les assaillirai de devant, de derrière, de leur droite et de leur gauche. Et, pour la plupart, Tu ne les trouveras pas reconnaissants.” »

Il y a donc une évidente dualité entre ceux qui resteront fidèles à Dieu et dignes de la supériorité qu’Il leur a donné sur les Anges, cheminant  dans le  « droit chemin » en tant que membres incorruptibles de Son Parti et bénéficiant conséquemment de Sa protection, et les autres qui ont des maladies dans leur cœur (les « spirituellement malades» évoqués dans le Préambule du «Traité de soufisme Massàlik al Jinàn Les Itinéraires du Paradis» du vénéré Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké) et qui sont membres du parti du diable banni (Satan ou Iblis). Parmi ces suppôts de Satan, il y a quelques « infidèles ou instables croyants » qui sont des « hypocrites transhumants » voguant allègrement au gré de leurs mesquins intérêts personnels entre le « Parti de Dieu » et le « parti du diable banni, ennemi déclaré de l’homme » qui est le réceptacle de ceux qui ont choisi la « vie présente » pour des jouissances débridées et la satisfaction de toutes leurs passions sans souci des préjudices causés aux personnes physiques et morales.

En fait Dieu a mis en exergue l’opposition entre « Ses serviteurs » qu’Il protège contre Satan et les autres qu’Iblis pourra tromper et qui auront l’Enfer comme « sanction » ou « ample rétribution ». Il met aussi en exergue l’impossibilité d’une alliance entre les gens qui croient eu Lui et au « Jour dernier » et ceux qui s’opposent à Lui et à Ses messagers en ne prenant pas comme modèle Ses messagers et en refusant délibérément de respecter Ses commandements. Il a dit dans ce sens au verset 22 de la sourate 58 « Tu n’en trouveras pas, parmi les gens qui croient en Allah et au Jour dernier, qui prennent pour amis ceux qui s’opposent à Allah et à Son Messager, fussent-ils leurs pères, leur fils, leurs frères ou les gens de leur tribu. Il a prescrit la foi dans leurs cœurs et Il les a aidés de Son secours. Il les fera entrer dans des Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, où ils demeureront éternellement. »

Dieu a donc appelé les hommes à la vigilance, en tant que descendants d’Adam pour qui le diable est un « ennemi déclaré », et en tant que Ses vicaires sur terre. Le vicaire ou « Khalifat » peut être défini comme celui qui exerce en second la charge de Dieu pour la bonne gestion ou la bonne gouvernance des affaires terrestres. Dieu attend donc de ces vicaires qu’ils œuvrent pour tendre vers la perfection qui est un attribut exclusif de Celui qui a créé les cieux et la terre et tout ce qu’il y a entre eux. Tout individu qui s’évertue, en fonction du rang que Dieu lui a accordé (indifféremment de sa nature et de son niveau), à bien se conduire pour optimiser sa contribution à la bonne gouvernance des affaires terrestres et pour pouvoir toujours échapper aux manœuvres, aux ruses et tromperies de Satan est un fidèle vicaire de Dieu.

Conséquemment, il peut être affirmé que les Messagers, les Prophètes, les gnostiques, les saints et tous les croyants, notamment ceux qui sont (ou ont été) pourvus d’un pouvoir temporel ou religieux, et qui, dans l’exécution de leurs charges, donnent (ou ont donné) le meilleur d’eux-mêmes pour remplir leurs devoirs, le mieux possible dans le respect strict des prescriptions divines ainsi que des lois et règlements établis souverainement par les communautés humaines, sont (ou ont été) les fidèles vicaires de Dieu, Ses serviteurs, Ses soldats ou les membres incorruptibles de Son parti, œuvrant (ou ayant œuvré) pour «ne pas mettre le désordre et répandre le sang sur terre », s’interdisant ainsi de donner raison aux Anges, mais surtout à celui parmi eux qui s’était révolté contre la décision prise par le Créateur d’élever l’homme au-dessus de toutes Ses autres créatures.

Ceux qui trahissent leur charge de vicaire et de membres du  « Parti de Dieu » sont ceux qui ne se battent pas contre eux-mêmes pour demeurer dans le  « droit chemin » et résister aux tentations, pour mécroire à Satan et qui se laissent recruter par celui-là dont le seul objectif est de réussir son pari qui est de massifier son parti ou d’incorporer le maximum de descendants d’Adam pour renforcer sans cesse les effectifs et la puissance destructrice (des âmes) de « sa cavalerie et son infanterie » à la tête desquelles il sera conduit dans l’Enfer qui lui est prédestiné.

II.1.        LE PARTI DE DIEU

Les membres du « Parti d’Allah » sont Ses serviteurs à qui, Il apporte Sa protection par le simple fait de leur donner un cœur pur, respectueux des prescriptions coraniques, qui constituent une barrière infranchissable pour le Diable même s’il mobilise toute «sa cavalerie et son infanterie ».

Les Hommes de bien, les membres du « Parti d’Allah », sont notamment les rapprochés d’Allah et tous ceux qui soumettent sincèrement leur être à Allah sans rien Lui associer ; ceux qui placent leur confiance en leur Seigneur, le « craignent », savent qu’Il est « Parfaitement Connaisseur de ce qu’ils font » et de ce qu’il y a dans leurs cœurs et qui, dans le combat pour la prévalence de Sa Parole, qui est amour, vérité, justice et équité, « n’ont pas peur des adhérents du Diable ». Ce sont ceux qui comprennent qu’être dans le « droit chemin », c’est s’évertuer à vivre honnêtement pour ne pas être classé parmi tous ceux que Dieu n’aime pas (voir notre article sur « les hypocrites »). Ce sont ceux qui ont la ferme volonté de respecter de manière non sélective les ordres et interdits portés par le Coran et ont décidé de faire de ces prescriptions divines le vecteur directeur de leur conduite dans tous les domaines sous réserve d’une antinomie dirimante avec les lois et règlements de la République.

Ce sont les bienfaisants, les endurants, les tempérants, les reconnaissants, les miséricordieux, les humbles, les pieux, les véridiques, les croyants au cœur sain qui commettent de bonnes œuvres, n’oublient pas le Jour des Comptes et combattent dans le Sentier d’Allah pour la victoire du bien sur le mal dans tous les domaines, notamment, dans la gestion des affaires publiques et dans les rapports sociaux afin que toutes les relations interpersonnelles et celles entre les hommes et les personnes morales (État, Communautés d’appartenance et Organes employeurs) soient fondées sur l’amour, la vérité, la justice et l’équité. Ces soldats de Dieu sont courageux, fermes et persévérants dans la défense pacifique de la Parole de Dieu notamment contre les associateurs, les hypocrites et tous les autres membres du parti du Diable qui profèrent des mensonges contre Dieu et / ou son Prophète et travestissent Ses versets pour des intérêts strictement personnels.

Les principaux actes entrant dans le cadre de ce combat dans le Sentier d’Allah consistent notamment à s’interdire en œuvres, en paroles et en intentions tout ce en quoi il n’y a pas un « bien véritable » ; à assumer avec intelligence et courage l’obligation de commander ou de recommander le convenable et d’interdire ou de condamner le blâmable, et à respecter scrupuleusement le devoir de rejeter les alliances avec les transgresseurs. En effet, le membre du Parti d’Allah menant le « bon combat » doit considérer que tous ceux qu’« Allah n’aime pas » sont du nombre de « ceux contre lesquels Il s’est courroucé ou des égarés » et qu’il ne doit donc pas s’allier avec eux. Cette obligation de ne pas s’allier avec les « spirituellement malades » n’est pas antinomique avec le devoir d’interagir avec eux pour essayer, avec humilité et respect, et dans la limite de ses moyens ou possibilités, de les ramener dans le « droit chemin », comme le veut Dieu pour Qui, ces actions de sauvetage des âmes en perdition des membres du parti du diable sont les plus méritoires.

II.2.     LE PARTI DU DIABLE

Les membres du parti du Diable sont principalement « les égarés et ceux qui ont encouru la colère d’Allah » (Sourate de l’Ouverture) et parmi lesquels il y a notamment les mécréants, les hypocrites, les ingrats, les intempérants, les menteurs, les injustes et les criminels. Parmi ceux-là il y a au premier rang « les gens qui n’ont plus la foi après avoir cru » et les hommes qui ont « troqué la vie immédiate contre la vie future » en déifiant les richesses, les plaisirs et le pouvoir qui facilite l’acquisition des premières et la jouissance des seconds, sans aucun souci des préjudices causés à leurs concitoyens et aux personnes morales. Ces derniers qui se sont rebellés contre les prescriptions coraniques multiplient sciemment les transgressions notamment en acquérant les richesses de manière illicite et / ou en gaspillant leurs avoirs avec des dépenses dans des futilités alors qu’autour d’eux leurs « frères et sœurs en Dieu » sont dans un grand besoin.

Les membres du parti du Diable sont aussi ceux qui ont une maladie au cœur (haine, méchanceté, jalousie, envie, hypocrisie, intempérance, injustice, ingratitude envers Dieu…) et ceux qui sont capables de « comploter de mauvaises actions » contre leurs prochains ou contre une personne morale comme l’État ainsi que « les libertins », et les « associateurs » qui sont « les pires » d’entre les suppôts de Satan.

Les ingrats qui font partie des pires injustes qui renient les vérités éternelles contenues dans le Coran, notamment en « donnant à leur Seigneur des associés » ; en mettant au crédit de ceux qu’ils suivent leurs avoirs et leur pouvoir, les élevant au rang d’égal à Dieu et « les aimant comme on aime Dieu »; oubliant que Dieu est l’Unique Pourvoyeur ou Dispensateur de tout ( savoir, santé, richesses matérielles et pouvoir) et qu’Il n’aime pas les arrogants. Les ingrats sont aussi ces égoïstes et ces corrupteurs qui suscitent les envies, oublient de rechercher la Demeure dernière à travers ce qu’Allah leur a donné, et planifient la commission d’actes, sans dire « Si Allah le veut » oubliant du fait de leur égarement que nul ne peut contraindre Dieu et que rien ne se réalise en dehors de Sa volonté.

III.      L’ÉGAREMENT SELON LE CORAN

Au-delà de ces « égarés » qui sont évoquées dans la « Sourate de l’Ouverture » et qui ne cheminent pas dans le « droit chemin » qui est le seul désirable pour un bon musulman, Dieu a tenu à nous faire savoir que nul n’étant parfait, tous les êtres humains, y compris donc les leaders, peuvent être égarés. C’est pourquoi dans le verset 26 de la Sourate 38 du Coran, Dieu a mis en garde le grand prophète David, fils de Salomon, le plus grand Roi de tous les temps, contre la passion qui égare en disant in extenso : « “Ô David, Nous avons fait de toi un calife sur la terre. Juge donc en toute équité parmi les gens et ne suis pas la passion : sinon elle t’égarera du sentir d’Allah”. Car ceux qui s’égarent du sentier d’Allah auront un dur châtiment pour avoir oublié le Jour des Comptes ».

Par ailleurs s’adressant à tous les croyants au travers du verset 135 de la Sourate 4, Dieu évoque ces passions qui peuvent « faire dévier de la justice » qui est un des plus importants principes devant régir l’exercice du leadership ainsi que les rapports entre les hommes et entre les communautés humaines. Il a dit : « Ô les croyants ! Observez strictement la justice et soyez des témoins véridiques comme Allah l’ordonne, fût-ce contre vous-mêmes, contre vos père et mère ou proches parents. Qu’il s’agisse d’un riche ou d’un besogneux, Allah a priorité sur eux deux et Il est plus connaisseur de leur intérêt que vous. Ne suivez donc pas les passions, afin de ne pas dévier de la justice. Si vous portez un faux témoignage ou si vous le refusez, sachez qu’Allah est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. »

En effet, faire preuve de justice envers une personne morale ou physique c’est notamment ne pas poser volontairement un acte qui lui cause un préjudice, c’est en outre fonder ses relations avec elle sur l’amour, comme le veut le Créateur. L’importance de ce principe de justice entre les hommes et les différentes communautés humaines est renforcée par ce que Dieu dit dans le verset 8 de la sourate 5 du Coran : « Ô les croyants ! Soyez stricts dans vos devoirs envers Allah et soyez des témoins équitables. Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injuste. Pratiquez l’équité : cela est plus proche de la piété. Et craignez Allah. Car Allah est certes Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. »

Parmi les choses qui mènent à l’égarement nous retenons principalement l’amour des jouissances terrestres, l’ignorance, l’attente abusive de la miséricorde divine générée par la forte diffusion de prières et d’invocations effaceuses de péchés sans une indication des conditions de leur acceptation par Allah le Pardonneur (« science des préalables »), le suivi des choses équivoques et les alliances avec des personnes égarées. Nous produirons, si Dieu le veut, un article sur cette attente abusive de la miséricorde divine où les péchés découlant de préjudices causés aux personnes morales et cette « science du préalable » seront évoqué (e)s.

Les égarés, membres du parti du diable banni, ennemi déclaré de l’homme,  sont notamment ceux  qui: «Inventent ou forgent des mensonges contre Allah»; «Assigne à Allah des égaux, afin d’égarer les gens de Son chemin»; «Offensent Allah, Son messager et les croyants»; «Prennent  leur religion comme distraction et jeu»; «Traitent de mensonge la Vérité »; «Se moquent» de la religion; Sèment la corruption sur terre»; «Traitent de mensonges les versets d’Allah et s’en détournent»; «Traitent de mensonges les Signes ou les Enseignements d’Allah et s’en écartent avec orgueil»; «Dénigrent les versets» d’Allah pour égarer ou obstruer le sentier d’Allah aux gens; «Dénaturent le sens des versets (le Coran) d’Allah»; Cherchent â ce que la tortuosité prévale sur la droiture et «s’efforcent à rendre les versets d’Allah inefficients»; «Veulent éteindre de leurs bouches la lumière d’Allah» pour que prévalent l’obscurité du Diable; «Démentent les vérités immuables dont le Coran est porteur; «Renient les enseignements d’Allah au profit de la jouissance de la vie d’ici-bas; ont le cœur si obstrué par les péchés qu’ils prennent le mal qu’ils font pour du bien et s’imaginent être bien guidés; ont délibérément ouvert leur cœur â la mécréance après avoir cru.

Les versets (V) coraniques des Sourates (S) ci-après sont relatifs à l’égarement et à la passion qui égare : S 4 V 116 ; S 4 V 136 ; S 6 V 110 ; S 14 V 3 ; S 17 V 15 ; S 18 V 28 ; S 25 V 43, 44 ; S 28 V 50 ; S 30 V 29 ; S 45 V 23 ; S 79 V 40, 41. Une conscientisation adaptée par la prise en compte des « valeurs culturelles fondamentales » du peuple sénégalais et des prescriptions coraniques et bibliques d’ordre éthique se trouve être le meilleur outil devant permettre d’une part aux leaders étatiques concernés de sortir de leur égarement qui est la mère de toutes les pratiques de mal gouvernance et d’autre part aux citoyens pour mettre fin à la corruption des rapports sociaux par les vices tels que la déification de l’argent, le mensonge, l’hypocrisie, l’injustice et l’iniquité ainsi que la méchanceté, et la jalousie opérationnalisées par des actes maléfiques comme les maraboutages.

Colonel de Gendarmerie (retraité) Tabasky Diouf

tabou@jogngirsenegal.sn

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