Les livres sacrés :  des outils mal exploités  pour la bonne conduite du peuple

13 novembre 2023 | 0 commentaires

La possession du Coran et de la Bible constitue une chance énorme pour les croyants, mais aussi des trésors encore insuffisamment exploités par l’humanité ou plus exactement par les peuples qui croient. Ils sont des guides formels complets, capables de régir la vie des hommes dans tous ses aspects. Aucune constitution ou instrument international (Déclaration, charte, pacte, traité, convention ou protocole, …) établi par les humains ne peut égaler ces livres qui sont porteurs des codes de conduite des musulmans et des chrétiens.

Cette exhaustivité du Coran et de la Bible, qui sont les deux livres sacrés des deux religions révélées dont les adeptes (musulmans et des chrétiens)1 représentent 99,3% des sénégalais, est étayée par des versets coraniques et bibliques. Il est en effet indiqué au verset 38 de la Sourate 6 du Coran « (…). Nous n’avons rien omis d’écrire dans le Livre. (…). » et au verset 89 de la sourate 16 Dieu dit : « (…). Et Nous avons fait descendre sur toi le Livre, comme un exposé explicite de toute chose, ainsi qu’un guide, une grâce et une bonne annonce aux Musulmans. » Pour la Bible, dans l’Evangile selon Jean (7 : 15 à 18) il est dit : « Les Juifs s’étonnaient, disant : Comment connait-il les Ecritures lui qui n’a pas étudié ? Jésus leur répondit : Ma doctrine n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé. Si quelqu’un veut faire sa volonté, il connaitra si ma doctrine est de Dieu, ou si je parle de mon chef. Celui qui parle de son chef cherche sa propre gloire ; mais celui qui cherche la gloire de celui qui l’a envoyé, celui-là est vrai, et il n’y a point d’injustice en lui. ». 

Le Coran qui n’a donc rien omis, détermine en fait l’essence de toute chose et les interactions entre ces différents éléments créés par le Tout-Puissant. Il comporte donc la Doctrine coranique, qui comme celle biblique, peut être définie comme un système d’enseignements comprenant la formulation de récits historiques éducateurs et sensibilisateurs, mais surtout des principes, des règles, des ordres et des interdits qui circonscrivent la conduite idéale (intentions, paroles, actes) du croyant dans ses différentes interactions avec notamment une mise en exergue précise de ce qui est bien, de ce qui ne l’est pas, de ce qui est attendu des membres du «Parti de Dieu» (les «gens du Paradis») et des œuvres de ceux du «parti du diable banni» (les «gens de l’Enfer»).

Les prescriptions coraniques et bibliques d’ordre éthique qui doivent donc guider « les enfants des hommes » sur le « droit chemin » se recoupent pour l’essentiel. D’ailleurs, il ne peut en être autrement, pour la simple et bonne raison que le Dieu Unique qu’adorent les adeptes des deux religions monothéistes n’a jamais changé Sa définition du bien et du mal. Ces prescriptions interdisent clairement toutes les mauvaises œuvres (vol sous tous ses aspects, injustices, iniquités, mensonges, hypocrisie, méchanceté, jalousie, égoïsme et autres turpitudes) qui sont des expressions de la crise morale etcommandent le bien (amour, vérité, justice, équité, droiture, honnêteté, etc.) que poursuivent continuellement les serviteurs de Dieu.

Par ailleurs, en plus de ne pas être, pour l’essentiel, antinomiques avec les lois et règlements de la République laïque du Sénégal, les prescriptions coraniques et bibliques d’ordre éthique ne sont pas antithétiques avec les « valeurs culturelles fondamentales » portées par la « religion négro-africaine »    des animistes. L’harmonie entre ces prescriptions et les valeurs traditionnelles chères à notre Peuple est éloquemment étayée par un ensemble de maximes comme les suivantes : le rejet du mensonge / nit du feen; le rejet du vol / nit du sacc; l’amour de la vérité / nit dey wax deug; le respect des engagements nit dey sam kadum; la conservation des dépôts / nit du sank alalu jambur. Ces éléments constitutifs de la sagesse traditionnelle permettent aussi aux animistes de pouvoir être des « Hommes de bien » marchant dans « le chemin de la droiture ».

Ces doctrines coranique et biblique comportent donc le code de conduite des musulmans et des chrétiens et leur pureté est telle que tout croyant qui se bat en permanence contre lui-même pour respecter les prescriptions coraniques ou bibliques d’ordre éthique est un « Homme de bien », un « Homme de Dieu », un « Homme doté de la foi véridique », un « membre incorruptible du Parti de Dieu », et un « bon citoyen », fondant ses rapports avec lui-même, avec ses « frères et sœurs en religion », avec ses «frères et sœurs en Dieu», avec les autres créatures de Dieu, avec les personnes morales (Etat, communauté d’appartenance et Organe employeur), avec l’environnement et avec les utilités communes par lesquelles l’Etat fournit des services aux populations et assure la paix, le bon ordre, la tranquillité, la salubrité, la cohésion sociale pour le bonheur collectif, sur l’amour, la vérité, la justice et l’équité.

Les « enfants des hommes » dotés de la foi véridique sont donc convaincus que les livres sacrés constituent les meilleures sources formelles de bonne éducation ; que les dogmes islamique et chrétien portés par ces livres ne sont pas seulement un ensemble de croyances, de prières et de rites, mais représentent des codes de conduite contenant des droits, des devoirs, des principes et des préceptes devant être les vecteurs directeurs de leur conduite quotidienne ( manière d’être, de faire et de penser) en tout ce qui n’est pas antinomique avec les lois et règlements de la République. Ces croyants dotés de la foi véridique sont du nombre des véridiques qui s’évertuent à minimiser l’écart entre leur éthique personnelle (leur manière d’être et de faire) et cette éthique idéale dont étaient porteurs les Prophètes de ces deux religions en tant « modèles parfaits » ou personnifications du Coran et de la Bible.

Au travers du Coran et de la Bible dont la valeur doctrinale ou déontologique est de loin supérieure à tous les instruments internationaux, Dieu a doté le Sénégal, habité par des croyants, de deux (2) cadres légaux formels devant régir la conduite des musulmans et des chrétiens, et le «Peuple souverain» s’est doté par référendum et par l’intermédiaire de ses représentants (députés) et de ceux qu’il a élu pour exercer le pouvoir exécutif (Président de la République) d’une Constitution, des lois et des règlements.

Ceci est une énorme chance que les Présidents de la République qui se sont succédé au pouvoir depuis l’indépendance n’ont malheureusement pas exploité de manière inclusive et optimale pour orienter positivement l’éthique personnelle de tous les serviteurs de l’Etat aux premiers rangs desquels il y a les gouvernants, mais aussi pour bâtir un type de citoyen au sentiment patriotique développé fondant tous ses rapports sur l’amour, la vérité, la justice et l’équité.

Cette chance inexploitée réside fondamentalement dans la capacité du Coran et de la Bible, à former des « Hommes de Dieu », des « Hommes dotés de la foi véridique », des « membres incorruptibles du Parti de Dieu », et de « bons citoyens », du simple fait qu’il y a une claire antinomie entre les prescriptions coraniques et bibliques et la commission délibérée des mauvaises œuvres. Seuls les croyants hypocrites s’impliquent ou se laissent embarquer dans des œuvres qu’abhorre le Tout Puissant.

Nous allons, si Dieu le veut, produire un autre article principalement basé sur l’analyse de versets de la sourate de l’Ouverture (Al-Fatiha) qui permettra de conclure que parmi les musulmans qui représentent au moins 93,1% de la population, seuls les hypocrites commettent délibérément des mauvaises œuvres qui sont les expressions de la crise morale et qui sont toutes inductrices de préjudices matériels ou immatériels dont pâtissent des personnes morales (Etat, communautés, entreprises,…) ou physiques. Ceci permettra de comprendre pourquoi la commission des mauvaises œuvres est si répandue dans notre pays. Les transgressions sont en fait proportionnelles à l’importance du nombre de musulmans.

Parmi ces mauvaises œuvres (actes et paroles) il y a notamment : mentir, tromper, détourner, voler, violer, médire, calomnier, corrompre, jalouser ; souhaiter du mal à son prochain ou le haïr ; être injuste, méchant, envieux, inique, égoïste ou antipatriote; faire un témoignage mensonger, cacher ses mauvaises intentions, se faire corrompre, s’accaparer de ce qui appartient au peuple ou à autrui ; prononcer de mauvaises paroles, ne pas tenir ses promesses ou ses engagements ; commettre l’adultère, détruire des liens d’amitié, de mariage ou de parenté ; exploiter ou mystifier des fidèles, faire des promesses mensongers comme celle du Paradis ; solliciter les services maléfiques de « marabouteurs »2, de sorciers ou de « pseudo-guérisseurs», et s’impliquer dans des intrigues, des trahisons, des magouilles ou des combines.

Faire partie des « Hommes dotés de la foi véridique », commande une étude du Coran et / ou de la Bible qui permet d’acquérir la « science du bien et du mal » ainsi qu’une force morale et une volonté de se battre continuellement contre soi-même pour demeurer sur le « droit chemin », sur la « voie droite » malgré les épreuves et les tentations du Diable et de ses suppôts parmi lesquels il y a les Hommes qui ont perdu le contrôle de leur égo du fait notamment des jouissances terrestres et les ennemis des religions.

Platon écrivait que «ce n’est pas de vivre selon la science qui procure le bonheur; ni même de réunir toutes les sciences à la fois, mais de posséder la seule science du bien et du mal» et selon Conficius, «un cœur miséricordieux et compatissant est le principe de l’humanité; le sentiment de la honte et de l’aversion est le principe de l’équité et de la justice; le sentiment d’abnégation et de déférence est le principe des usages sociaux; le sentiment du vrai et du faux ou du juste et de l’injustice est le principe de la sagesse». Enfin Socrate a dit que « nul n’est méchant volontairement. La méchanceté est fille de l’ignorance. »

Nous définissions la « sagesse totale » comme « l’acquisition de la « science du bien et du mal » ainsi que des sentiments d’amour, de solidarité, de fraternité, de justice, d’équité, de miséricorde, de bienveillance, de compassion, de bienfaisance, d’humanité, d’abnégation, d’aversion pour le mal et de honte de faillir à ses devoirs dans tous ses rapports avec les autres personnes physiques ou morales ». Cette « sagesse totale » est donc le produit de la « science du bien et du mal » et de cette ferme volonté de vivre en orientant toutes ses actions, ses paroles et ses intentions vers le bien et en rejetant le mal sous toutes ses formes.

Chaque sénégalais musulman, chrétien ou animiste doit chercher à développer sa spiritualité, pour être un « homme de bien » et être digne de ce que Dieu a voulu qu’il soit : Son « khalifat », Son vicaire ou Son représentant sur terre(Coran : S 2 V 30 / Bible : Genèse 1: 26-28). Chaque sénégalais musulman, chrétien ou animiste doit donc chercher à acquérir cette « sagesse totale ». Pour les musulmans et les chrétiens cette acquisition commande une bonne connaissance des prescriptions coraniques et bibliques d’ordre éthique, qui ont clairement défini le bien et le mal, ainsi qu’une ferme croyance en la réalité d’une autre vie après la mort (de l’existence du Paradis et de l’Enfer) avec les promesses et les mises en garde qui y sont relatives, afin de pouvoir de manière irréversible bâtir sa volonté de ne pas transgresser sciemment les ordres et les interdits du Créateur.

Si tous les croyants qui aspirent à être des membres fidèles du « Parti de Dieu » doivent se battre pour acquérir la « sagesse totale » c’est surtout pour les leaders-croyants qui ont le devoir de gouverner, de commander, de diriger, de reprendre, de censurer, d’exhorter, de guider, d’éduquer, de juger, d’ordonner, de recommander, d’interdire et de condamner, que cette acquisition est un impératif. La « sagesse totale » des leaders-croyants doit reposer sur une bonne connaissance des valeurs et idéaux de la République, de l’Organisation qu’ils ont l’honneur de servir, des lois et règlements et une compréhension suffisante du contenu éthique du Coran et / ou de la Bible, des leçons tirées des récits de la vie des fondateurs des confréries, des familles religieuses musulmanes et de l’Eglise sénégalaise, mais aussi de la vie des héros de toutes les ethnies du pays.

L’école nationale, les écoles confessionnelles doivent donc utiliser ces prescriptions coraniques et bibliques et les « leader-croyants » doivent  être suffisamment outillés pour utiliser des références bibliques ou coraniques en fonction de leur pertinence, en rapport avec l’objet de leur œuvre d’éducation ou de conscientisation, afin qu’à terme, l’ensemble des actes et paroles des croyants sénégalais soient imprégnés de la «Parole de Dieu » qui, parce qu’elle est amour, vérité, justice et équité, est une inductrice de paix, de cohésion sociale, de bon ordre public, de tranquillité et de salubrité publiques, de développements personnels et socio-économique et donc une optimisatrice du bonheur du peuple sénégalais.

Notes :

1: Répartition des sénégalais suivant les religions: Il ressort du «Recensement Général de la Population et de l’Habitat, de l’Agriculture et de l’Elevage 2013» que le Sénégal ne compte pas d’athées dans une population composée de 93,1% de musulmans, 6,2% de chrétiens  et 0,7%  pour les autres religions (Juifs, Bouddhistes, Animistes etc.). Soit un total de 99, 3% de personnes de croyant se réclamant de l’islam ou du Christianisme. Parmi les 0,7% les animistes qui sont aussi des croyants sont les plus nombreux. Dans nos réflexions, ces 0,7% ont été tous considéré comme des animistes. (http://anads.ansd.sn/index.php/catalog/51/datafile/F2/V72).

7 :   Le néologisme « Marabouteur » est retenu pour indiquer le «marabout» qui «maraboute» ou qui fait du maraboutage communément compris comme le fait d’accomplir une action maléfique ou un acte qui ne va pas dans le sens du « bien véritable ». « Pseudo-guérisseur » est aussi employé pour désigner le guérisseur qui accepte de faire un travail qui ne va pas dans le sens de la recherche du « bien variable ».

Colonel de Gendarmerie (r) Tabasky Diouf

Email : tabou@jogngirsenegal.sn

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