QUELLE GOUVERNANCE POUR RELEVER LE DEFI DE L’INSECURITE ?

10 septembre 2024 | 0 commentaires

« La Police est instituée pour maintenir l’ordre public, la liberté, la propriété, la sureté individuelle. Son caractère principal est la vigilance. La société considérée en masse est l’objet de son attention. » Code du 3 Brumaire An IV

Aujourd’hui, l’inquiétude, l’émoi, l’angoisse et l’anxiété ont envahi tous les foyers du pays. Les Sénégalais de toutes les couches sociales, de toutes conditions s’interrogent sur ce qui est en train de se passer dans leur cher pays. Un pays qui s’est toujours prévalu d’être celui de la « téranga », de la paix, de l’hospitalité et de la convivialité. Les populations, tant des villes que des zones rurales, sont confrontées au phénomène prégnant de l’insécurité et à une vague inédite de violences sans précédent qui semblent remettre en cause la paix sociale dont nous nous vantons.

La sécurité est définie comme « un état tranquille qui résulte de l’absence réelle de danger » ensuite, un état confiant et tranquille d’une personne qui se croit à l’abri du danger ». Nous avons exprimé ici de manière simple et accessible la double dimension de la sécurité : un état, c’est la dimension objective et un état d’esprit qui traduit un sentiment, c’est la dimension subjective. Cette dernière peut être liée ou non à une situation objective. A ces deux dimensions, il faut ajouter une troisième non moins importante. En effet le vocable sécurité renvoie non seulement à un état d’esprit (tranquillité d’une personne qui se croit ou se sent à l’abri) et à une situation concrète (qui résulte de l’absence de danger) mais aussi à une organisation, c’est-à-dire un ensemble de mesures matérielles et humaines prises pour assurer et garantir la protection des personnes et des biens

Ainsi donc, être en sécurité n’est pas un état naturel. Il s’agit d’une situation construite (il faut y consacrer des moyens) et fragile (un danger pouvant surgir et ébranler le sentiment de tranquillité). Sécurité et insécurité sont indissociablement liées.

L’insécurité, à partir de la définition faite de la sécurité serait également un état (tout ce qui met en péril, que le risque soit réel ou non, la sécurité) et un champ d’intervention, celui de la lutte contre les atteintes de son intégrité dont un individu est ou risque d’être victime de la part d’un tiers.

Pour l’heure, il faut reconnaitre que l’inquiétude est grande et légitime, et les questionnements ainsi que les interrogations si prégnantes qu’ils portent même sur notre sécurité ontologique ; c’est-à-dire la confiance de la plupart de nos compatriotes dans la continuité de leur propre identité et dans la constance des environnements d’action sociaux et matériels. Paul Valery disait ‘’ l’ordre déplaît à l’homme mais que le désordre lui fait désirer la police ou la mort’’. C’est vous dire toute l’importance et la centralité de la sécurité dans la vie des hommes.

Au-delà de l’émotion, de l’émoi et des inquiétudes, il faut oser poser le vrai débat, le vrai problème, la question essentielle. Où se situent les responsabilités ? Particulièrement celle de l’Etat dans la présente situation qui lui donne l’occasion et l’opportunité de montrer, de démontrer et de prouver sa réelle capacité à prendre sérieusement en compte et en charge les préoccupations majeures des Sénégalais, notamment leurs besoins sécuritaires.

En effet, une des missions essentielles de l’Etat est d’assurer et de garantir sur l’ensemble du territoire national le respect des règles de droit, la protection des libertés publiques et la tranquillité des citoyens. Ce rôle fondamental de l’Etat est affirmé avec force dans la constitution qui consacre la sacralité et l’inviolabilité de la personne humaine.

Pour assurer, assumer et exercer ses prérogatives régaliennes l’Etat s’appuie sur les autorités administratives et judiciaires ainsi que sur les forces de défense et de sécurité. Au plan opérationnel, la protection des personnes et des biens est confiée, à titre principal à la Police et à la Gendarmerie qui, dans le cadre des textes qui les régissent respectivement, sont investies des missions suivantes : assurer la protection des personnes et des biens ; lutter contre la grande délinquance, la criminalité transnationale, la cybercriminalité, le trafic de drogue ; protéger le pays contre les menaces extérieures, notamment le terrorisme ; maintenir l’ordre public.

Ainsi, apparaît-il clairement que par rapport à l’insécurité qui prévaut actuellement, la première responsabilité incombe à l’Etat chargé de la mission régalienne exclusive de veiller, d’assurer et de garantir la protection des personnes et des biens de la malveillance secrétée par la société elle-même. Toutefois, il me semble nécessaire de faire la part des choses, notamment de faire le distinguo net entre les notions de violences et d’insécurité. Il est bien vrai que la frontière qui les sépare est tenue et qu’on les retrouve souvent dans la même sphère de représentation. Une étude étiologique des deux phénomènes fait apparaître à la fois des causes communes et des causes particulières et singulières propres à chacun.

La série de violences meurtrières dont la presse s’est fait largement l’écho amplificateur, n’a jamais été enregistrée dans notre pays e. Des meurtres qui ont profondément ébranlé plus d’un et dont la fréquence et l’absurdité ont conduit certains concitoyens à y trouver des explications irrationnelles.  Cependant, il y’a lieu de reconnaitre que la plupart de ces violences, notamment celles domestiques et de ces meurtres échappent le plus souvent au champ d’intervention des forces de sécurité tout simplement parce que commis dans des circonstances de lieu ou de temps hors du domaine de surveillance et de contrôle de la Police et de la Gendarmerie.

C’est le lieu d’éviter l’amalgame qui consiste à considérer, toute violence, tout meurtre comme constitutif d’insécurité. De par leur fréquence, leur ampleur et leur violence quelquefois gratuite, ces meurtres ont plus qu’ému les populations et renforcé le sentiment d’insécurité ; Montesquieu ne disait-il pas que « La sécurité est l’état d’esprit qui résulte de l’opinion que l’on se fait de sa propre sureté ». Les populations ne peuvent que légitimement interpeller l’Etat à travers ses structures en charge de la protection des personnes et des biens. On peut reconnaître que certaines violences domestiques auraient pu être évitées si la police avait fait montre d’anticipation et de prévention. C’est le rôle fondamental assigné aux ASP qui avaient pour mission d’investir les quartiers et faire dans la pro action. En tout état de cause, il faut nécessairement mener la réflexion et faire des études sur ces déviances comportementales qui alimentent le débat sur l’insécurité. Il s’agit aussi de responsabilités sociétales partagées évoquées supra.

Le premier niveau d’analyse se situe au niveau de la responsabilité de l’Etat, et plus particulièrement de celui qui l’incarne, en l’occurrence, le Président de la République qui a la prérogative de définir et de déterminer les différentes politiques publiques, notamment, en matière de sécurité. Pour l’heure, il ne saurait être question d’interpeller l’actuel Chef de l’Etat qui vient à peine de prendre les rênes du pouvoir et de son gouvernement qui ne s’est pas encore installé définitivement. Ainsi, les réflexions seront plutôt portées sur le magistère du Président Macky Sall dont j’ai toujours dénoncé l’absence vision claire dans le domaine de la sécurité. Il avait tendance à réagir de manière émotionnelle devant les pics d’insécurité en annonçant, souvent à la hâte, des séries de mesures qui, pour la plupart, ne sont pas suivies d’effets. Il faut signaler qu’en matière de sécurité le Président Macky Sall avait deux orientations majeures ; d’abord la priorité accordée à la lutte contre le terrorisme, ensuite l’équipement de Forces de défense et de sécurité en matériels de répression. Cette option a été faite au détriment d’une gestion prioritaire de la sécurité publique, dans sa dimension protection des personnes et des biens, un domaine important de la   sécurité intérieure définie comme « l’ensemble des moyens qui ont pour but d’assurer la protection des personnes, des biens et des institutions contre les menaces de la société elle-même ».

Il y a cinq ans, alors que sévissait une insécurité galopante ponctuée d’un pic de violences inédites, le Président de la République, avait présidé un conseil des ministres pour y faire face. A cette occasion, il avait annoncé la création d’une loi d’orientation sur la sécurité intérieure ; cette initiative n’a pas eu de suite. La LOSI aurait permis de mettre en place un cadre d’actions formel et des instruments institutionnels, notamment, des dispositifs territoriaux, qui auraient servi d’instances de concertations et de plateformes d’échanges, d’informations et d’expériences entre les différents acteurs sociaux, au niveau local, intéressés et concernés par le phénomène de l’insécurité.

Un autre élément d’analyse sur l’insécurité, porte sur les effectifs des forces de sécurité, plus particulièrement sur la police nationale qui ne dispose pas des ressources humaines nécessaires et suffisantes pour remplir correctement ses missions de protection des personnes et des biens. La police sénégalaise depuis des décennies connaît un déficit structurel de ses effectifs qui ne permet guère d’assurer un taux d’encadrement sécuritaire conformément aux standards et normes internationaux. Concernant la police, il faut refuser l’amnésie collective pour évoquer la responsabilité du régime socialiste qui a eu à procéder à la radiation définitive de 1247 membres des forces de police en 1987, avec comme conséquence une réduction drastique des effectifs.

Il faut souligner le fait que le Sénégal n’a vraiment pas misé sur une véritable politique de prévention comme levier essentiel dans la lutte contre la délinquance. Pour preuve notre pays ne dispose jusqu’à présent pas d’un véritable plan national de prévention de la délinquance (PNPD). Pourtant l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan national de prévention de la délinquance figure parmi les missions assignées à l’Agence d’assistance à la sécurité de proximité. Auparavant, ayant compris la nécessité d’une politique préventive et d’un besoin de proximité, la Police nationale avait initié le concept de Police de Proximité à la fin des années 90. Les autorités avaient compris que la proximité était une aspiration profonde de la population et que la police devait y répondre en trouvant les moyens d’une organisation efficace. Il fallait renouer les liens entre police et populations, réinsérer la police dans le tissu social local et redonner à la police une autorité véritable au quotidien. Malheureusement la politique de proximité initiée par la police n’a pas produit les résultats escomptés. D’abord concept, la notion de police de proximité devient une doctrine d’emploi qui s’articule autour de 3 objectifs et de cinq modes d’action. Trois objectifs doivent être recherchés par la police de proximité : savoir anticiper et prévenir les difficultés pour ne plus seulement réagir à l’événement ; connaître son territoire et être connu par ses habitants ; répondre au mieux aux attentes de la population par un dialogue constant et une écoute attentive.

Pour atteindre ces objectifs, il faut promouvoir de nouveaux modes d’action au nombre de cinq : l’action policière est territorialisée ; le principe de la responsabilisation ; un contact permanent avec la population ; l’exercice de la plénitude des missions de police ; le service rendu à la population doit être une préoccupation constante

Ces cinq modes d’action ne sont ni alternatifs ni hiérarchisés. Ils ne constituent pas un libre-service où chacun viendrait y trouver ce qui l’intéresse : ils sont indissociables et doivent être appliqués partout avec une égale détermination.

Seulement après plus de 20 ans de pratique sur le terrain, la politique de la police de proximité n’a jusqu’à présent pas été évaluée de manière sérieuse et approfondie pour en tirer les enseignements nécessaires en vue d’une réorientation qui me parait obligatoire et nécessaire. La police a mis l’accent sur la proximité géographique, c’est-à-dire d’essence spatiale au détriment de la proximité organisé, d’essence non spatiale, fondée sur trois éléments que sont la capacité d’interactions, la logique d’appartenance et le partage d’un même système de représentation. C’est ce qui explique les résultats mitigés de la police de proximité.

Il y’a urgence et nécessité à réhabiliter la prévention comme mode opérationnel privilégié. Prévention et proximité doivent désormais constituer les deux leviers sur lesquels s’appuieront les forces de sécurité (Police, Gendarmerie) pour une meilleure prise en charge et une gestion efficace des besoins sécuritaires des populations. Une telle option a d’ailleurs été à la base de l’initiative de Monsieur le Président de la République de promouvoir le concept de gouvernance sécuritaire de proximité qui devrait apparaître comme une véritable rupture paradigmatique dans la politique sécuritaire. Et c’est dans la même foulée qu’a été mise en place l’Agence d’assistance à la sécurité de proximité.

Malheureusement il a été constaté que l’Agence d’assistance à la sécurité de proximité en tant que structure d’appui dédiée exclusivement à la prévention et à la proximité pour une meilleure prise en charge des besoins sécuritaires des populations, n’a jamais su ni pu exécuter correctement sa mission encore moins atteindre les objectifs qui lui ont été fixés par l’Etat.

L’Agence d’assistance à la sécurité de proximité a eu des résultats mitigés dans l’atteinte de son objectif tel que défini dans le cahier de charge. En effet, les ASP ont pour mission essentielle et fondamentale d’être en relation permanente et en contact régulier et quotidien avec les populations, notamment les relais sociaux de base que sont les délégués de quartier, les associations sportives et culturelles, les guides religieux, imams et responsables d’église, les organisations communautaires de base etc… Ils doivent exercer une mission de surveillance générale dans les quartiers et servir d’interface entre les populations et les forces de sécurité. Malheureusement, ils ont été dédiés à d’autres tâches. Aujourd’hui les populations les considèrent comme des agents répressifs et non comme des éléments de réconfort devant cultivé de bons rapports de proximité susceptibles d’induire la confiance si nécessaire pour amener les citoyens à reconsidérer leur regard et leur perception sur les forces de police afin d’asseoir une collaboration franche, sincère et productive.

Que faire ?

Au-delà des dénonciations, des indignations, des récriminations, des complaintes et des plaintes, il s’agit de faire des préconisations et de proposer des pistes de solutions susceptibles d’amener les pouvoirs publics à prendre les mesures énergétiques à même d’inverser et d’infléchir de manière sensible et notable la tendance négative de l’insécurité.

Au niveau conceptuel.

Si le Président de la république, Chef de l’Etat, n’arrive pas à décliner une vision sécuritaire correcte, il s’en suivra toujours des orientations stratégiques approximatives dans la mise en place des différentes politiques publiques de sécurité. Il est temps pour les autorités de réhabiliter la prévention comme mode privilégié de lutte contre la délinquance. Et cette nouvelle politique de prévention doit être définie à partir de l’identification des causes de la délinquance. Ces causes répertoriées permettront d’avoir des indications précises sur les différents acteurs sociaux susceptibles d’être impliqués et sollicités dans la réflexion pour l’élaboration d’un plan national de prévention de la délinquance.

Les causes de la délinquance peuvent se résumer comme suit :-causes sanitaires (santé mentale, toxicomanie) –causes sociales (frustrations, déficit d’intégration sociale, affaiblissement des institutions productrices d’ordre social- famille et école, déficit d’éducation) ; –causes économiques (conditions socio-économiques défavorables) ; -causes rationnelles (appât du gain, délinquance d’appropriation) ; -causes situationnelles (exposition au risque, mauvaise configuration des rues, mauvais éclairage, déficit de surveillance e ses biens).

Comme il appert clairement à partir des causes ci-dessus énumérées, la mise en place d’une stratégie de prévention impliquera nécessairement une pluralité et une diversité d’acteurs : autorités administratives et judiciaires, forces de sécurité régaliennes, élus locaux, personnels pénitentiaires, sociologues, éducateurs spécialisés, enseignants, urbanistes etc…

Tout le spectre de la prévention sera mis à contribution : la prévention générale, la prévention sociale, la prévention situationnelle et la prévention communautaire.

La prévention générale consiste pour les autorités politiques à prendre toutes les mesures, notamment législatives, susceptibles d’avoir un effet sur le comportement individuel à partir de la menace induite par l’application de la loi. « Pour que le châtiment produise l’effet que l’on doit en attendre, il suffit que le mal qu’il cause surpasse le bien que le coupable a retiré du crime ». (Beccaria). Plus la peine prévue par la loi est sévère, plus on s’abstient de commettre l’acte incriminé ; plus l’application de la peine est certaine, plus on s’abstiendra de commettre l’acte incriminé. C’est dans cette logique qu’il faut considérer la position des défenseurs de la peine de mort qui pensent que l’existence de la peine peut avoir un effet dissuasif sur les velléités de passage à l’acte.

La prévention sociale, dans sa forme primaire concerne toute action générale sur les facteurs socio-économiques, psychologiques ou environnementaux d’apparition de la délinquance ; elle se consacre surtout à éviter qu’un comportement délinquant apparaisse chez un sujet social avant même qu’il ait commis de fait délictueux. D’où l’importance d’un renforcement du contrôle social par les instances sécuritaires de régulation sociale mais aussi par les institutions productrices d’ordre social telles que la famille et l’école qui sont aujourd’hui en quasi faillite. Dans sa forme secondaire, la prévention rassemble les formes d’assistance développées afin de diminuer certains processus d’engagement durable dans une carrière délinquante, elle vise des sujets sociaux déjà en voie d’inscription dans une carrière délinquante (l’exemple du centre Jacques CHIRAC de Thiaroye est illustratif). Dans sa dimension tertiaire, la prévention agit sur les causes de la récidive, notamment par le biais d » éléments de resocialisation du délinquant. Il a été constaté au Sénégal un fort taux de retour en milieu carcéral.

La prévention situationnelle porte essentiellement sur les mesures de protection, telles que la surveillance-vérification ; les protections physiques ; les contrôle d’accès et de sortie etc… C’est le lieu d’évoquer la politique d’installation de d’un système national de vidéo-surveillance. Toutefois, la vidéo-surveillance n’est pas une panacée.

La prévention communautaire selon l’Organisation des nations unies (ONU) doit contribuer à renforcer la viabilité économique et la cohésion sociale des communautés locales, à élargir la gamme de services et de possibilités de nature à améliorer la condition locale, à renforcer le sentiment d’appartenance à la communauté qui les entoure.

On peut citer entre autres actions : l’intégration dans le projet urbain d’espaces d’interactions entre les habitants, la mise en place de conseils de quartiers et l’activation des solidarités de voisinage, l’amélioration des relations entre la police et les populations.

Au niveau opérationnel 

 Les Effectifs

L’Etat doit faire de l’augmentation des effectifs une priorité. Il faut reconnaitre les efforts que l’Etat est en train de faire en procédant à des recrutements massifs au niveau de tous les corps en vue d’une résorption progressive du déficit en personnels. C’est ainsi qu’il faut comprendre la création du corps des policiers volontaires. Il faut asseoir une gestion prospective des ressources humaines.

C’est l’occasion de proposer un changement de politique au sujet des opérations de maintien de la paix. Il faut privilégier l’envoi de retraités suivant certains critères et procéder au redéploiement des éléments actifs dans les différentes unités opérationnelles à l’intérieur du pays.

De même qu’il me parait judicieux de procéder au retrait immédiat des éléments en garde statique au domicile des certaines autorités. C’est l’occasion de dire que plus de la moitié des autorités qui dispose de policiers n’en ont pas droit. Il faut revenir à l’orthodoxie ; il faut éviter de privilégier la sécurité des autorités au détriment de celle de la grande masse des populations.

  1. Les Moyens

Comme mesure urgente et obligatoire, l’Etat doit procéder à une augmentation plus que sensible des moyens d’intervention des forces de police engagées dans la lutte contre la criminalité. Il s’agit d’abord de réparer immédiatement tous les véhicules en panne dont certains sont immobilisés pendant longtemps pour de petites pannes. Ensuite il faudra augmenter le parc automobile, avec l’acquisition de véhicules d’intervention adaptés, notamment des tout-terrains pour la banlieue. Un effort très conséquent est en train d’être fait dans ce sens avec une direction du budget et du matériel très consciente et au fait des enjeux de l’heure qui exigent une adaptation permanente de la logistique. Toutes les brigades de recherches du Sénégal doivent être dotées d’au moins un véhicule banalisé.

La police Sénégalaise, à l’instar de la gendarmerie, doit aujourd’hui disposer d’hélicoptères et de drones pour une surveillance efficace de ses zones de compétence sans discontinuité. Une telle logistique permettrait d’assurer une meilleure surveillance générale, notamment les zones à haut niveau de criminalité, une rapidité d’intervention et la capacité d’une projection en profondeur pour les unités d’élite. Il est évident que tout ceci aura comme conséquences une augmentation du niveau de dotation en carburant de tous les services. De même qu’elle assurera une meilleure gestion et une surveillance plus efficace de la circulation routière notamment les nombreux points de conflits en zone urbaine.

Aujourd’hui, le pays, et plus particulièrement, la capitale Dakar, est totalement pollué par un trafic explosif et un usage exponentiel du chanvre indien par une jeunesse désœuvrée qui y trouve un moyen rapide et commode d’enrichissement pour les uns et pour les autres une voie d’échapper aux affres de la vie quotidienne avec le risque de tomber dans une inéluctable addiction qui, souvent, les conduit dans la délinquance. Le phénomène, d’une ampleur qui installe le désarroi chez les populations incrédules, est visible dans tous les quartiers de Dakar, à chaque coin de rue, avec l’image de jeunes qui, au vu et au su de tout le monde, enroulent tranquillement leurs « joints » qu’ils offrent en vente en plein jour.  C’est l’occasion de faire un véritable plaidoyer auprès des autorités, notamment, du gouvernement pour mettre à la disposition de l’OCRITIS des moyens suffisants en effectifs et en équipements pour lui permettre de lutter efficacement contre ce phénomène pernicieux aux conséquences sociales incommensurables.   

  • La création de nouvelles unités

La création de nouvelles unités s’impose comme un impératif (brigades anti criminalité). L’implantation de commissariats de police doit être accélérée. Pour un maillage efficace, il faut programmer l’implantation d’au moins un commissariat de police dans toutes les capitales départementales. De même qu’il faudra implanter un groupe opérationnel dans chaque capitale régionale. Les brigades des commissariats de sécurité doivent retrouver la composition initiale en matière d’effectifs et l’organisation standard (chef de poste, adjoint, secrétaire, garde clés, porteurs de convocations, éléments de police secours etc…) qui leur permettront de répondre efficacement aux sollicitations des populations.

  • La révision des modes opératoires

Des améliorations doivent être apportées dans les modes opératoires de la police, notamment les rafles et les opérations ‘’coup de poing’’ qui font souvent l’objet d’une médiatisation à outrance. Les nouvelles orientations dans ce domaine doivent aller vers une plus grande responsabilisation des commissaires de police dans leur zone de compétence. Il s’agit de permettre aux différents commissaires de police chefs de service d’exercer la plénitude de leurs fonctions et de leurs responsabilités territoriales. Et pour accomplir correctement leurs missions ils doivent disposer de l’effectif minimum nécessaire et adéquat, des moyens y afférents et de la prise d’initiative. Ils organiseront les rondes, les patrouilles, les rafles en fonction des nécessités du moment et des impératifs de l’heure. Il faut multiplier ce qu’on appelle dans le jargon policier la « descente » qui par le passé a prouvé son efficacité, elle est plus limitée que la rafle et vise à contrôler l’identité des personnes se trouvant dans un lieu public : bar, hôtel, dancing etc. De même qu’il faudra revisiter certaines techniques de surveillance de la voie publique telles que l’ilotage et le ‘’va et vient’’. Toutefois une plus grande autonomie et responsabilisation doit exclure tout cloisonnement de leurs activités. Une dynamique de collaboration doit toujours prévaloir entre les différents commissariats, notamment ceux qui sont mitoyens et qui partage souvent le même bassin d’apparition du même phénomène délinquant.

S’il y a un constat que l’o ne saurait occulter c’est la désertion de la voie publique par les forces de sécurité ; notamment la police nationale. Ce repli explique en grande partie, l’envahissement de la voie publique par des occupants irréguliers mais aussi la pratique et la commission de diverses infractions. C’est parce qu’elle est, à titre principal, impliquée dans la surveillance et la sécurisation de l’espace public que la police s’est vue assignée certaines pour l’exercice desquelles elle a développé des techniques appropriées. La police nationale aura tout à gagner en revisitant certaines bonnes pratiques d’antan dans un contexte de rareté de ressources. Il faut néanmoins noter que la Police ‘approprie de plus en plus la voie publique, une dynamique qu’il faut encourager. S’il y a un phénomène à combattre, c’est celui le l’encombrement humain de l’espace public par des populations étrangères qui polluent l’environnement et qui se livrent à une mendicité outrancière et outrageuse.

Les RG doivent davantage être mis à contribution dans la lutte contre la délinquance. Ils doivent jouer un rôle déterminant dans la prévention. Avant chaque commissariat de sécurité se voyait affecté un agent de renseignement qui travaillait en étroite collaboration avec le chef de service

  • Revitalisation de la police de proximité

La police de proximité a été un choix stratégique de la Police pour une meilleure prise en charge des besoins sécuritaires des populations. Il y’a lieu aujourd’hui de procéder à son évaluation. Compte tenu de la situation qui prévaut aujourd’hui, il me semble nécessaire de reconsidérer le concept pour une meilleure doctrine opérationnelle. La police de proximité est un mode opérationnel qui cadre parfaitement avec les nouvelles orientations fixées par la loi d’orientation sur la sécurité intérieure (LOSI).

Il faut aller au-delà de la police de proximité qui ne peut être aujourd’hui, compte tenu des nouveaux paradigmes sécuritaires qui s’imposent partout dans le monde, qu’une variante d’une vision plus large, plus globalisante, et plus holistique qu’est la sécurité de proximité. Il faut également noter l’absence d’une plateforme de concertation entre les forces de sécurité (police-gendarmerie) et l’Agence d’assistance à la sécurité de proximité. Il n’y a pas une véritable synergie de stratégie pour la mise en œuvre d’une politique de prévention efficace. Les ASP sont employés à des taches qui ne correspondent souvent pas à ce à quoi ils sont destinés, quelque fois à la lisière de l’illégalité. Aujourd’hui les populations se demandent où sont les ASP censés investir les quartiers. Ils doivent opérer une immersion communautaire pour une meilleure surveillance territoriale. Contre toute logique les ASP sont déployés, moyennant rémunération, dans les quartiers des riches au détriment des quartiers pauvres abandonnés à eux-mêmes. Là où justement on viole et tue allégrement. La politique menée est censitaire, discriminatoire et exclusive créant une rupture d’égalité des citoyens devant le service public. C’est d’autant plus dangereux que cette forme de politique crée des enclaves sécuritaires et laissent les quartiers pauvres à la merci des délinquants et des criminels. L’option qui semble, aujourd’hui, la meilleure et la plus pertinente, l’Agence de la sécurité de proximité ayant montré ses limites objectives, est de recréer les polices municipales dans un autre format que celui qui avait prévalu et qui était dicté par un contexte historique particulier. Il s’agira ensuite de procéder, sur la base de critères pertinents, au reversement de certains agents de sécurité de proximité au sein de ces nouvelles polices municipales.

  • Une synergie des stratégies et des interventions des forces de sécurité

Il faut optimiser les méthodes et les moyens d’intervention et pour ce faire, les services de sécurité intérieure doivent assurer entre eux un échange permanent d’information et mener des opérations conjointes. Les unités de gendarmerie et les services de police doivent mutualiser leurs moyens matériels et logistiques et établir des programmes communs d’entrainement et de formation de personnels ainsi que des stages d’état-major. Enfin la Police et la Gendarmerie doivent procéder au rapprochement de leurs fichiers et de leurs moyens de communication avec des possibilités de basculement. Dissiper la sourde et forte concurrence aux résultats que se livrent la Police et la Gendarmerie. Certains proposent la fusion organique de la Gendarmerie et de la Police nationales sous la tutelle du ministère de l’Intérieur ; c’est du domaine du possible, seulement une telle entreprise ne sera pas facile à réaliser du fait de nombreux facteurs dirimants dont certains ne peuvent être évoqués publiquement.

  • Synergie de la chaîne pénale

Il faut une véritable solidarité entre les différents maillons de la chaîne pénale qui va de l’agent de police, agent de première ligne jusqu’au Juge d’instruction en passant par le Procureur de la République. Il arrive souvent que les policiers pensent ne pas suffisamment bénéficier du soutien de l’autorité judiciaire.

  • La loi d’Orientation sur la Sécurité d’Intérieur (LOSI)

Tenant compte de l’insécurité qui prévaut présentement et qui suscite moult commentaires de la part des populations, Monsieur le Président de la République avait demandé à ce que le projet de loi sur la sécurité intérieure soit rapidement examiné en conseil des ministres pour son adoption et sa présentation à l’assemblée nationale pour le vote. Cette loi réorganise toute l’architecture institutionnelle de la sécurité intérieure. Elle comporte de dispositions pertinentes dont l’application contribuera à réduire la criminalité. Le vote de la loi d’orientation sur la sécurité intérieure (LOSI) s’impose comme une urgence.

Le sort réservé au projet de la loi d’orientation sur la sécurité intérieure semble traduire un manque de vision sécuritaire manifeste de la part de l’Etat. La LOSI évoquée au Conseil de ministre, était une très bonne initiative. Elle aurait permis de mettre en place un cadre global d’action et des instruments, notamment des dispositifs territoriaux qui serviraient de plateformes d’échanges, d’informations et de concertations entre les différents acteurs sociaux, au niveau local, intéressés et concernés par le phénomène de l’insécurité, de la délinquance et de la criminalité. Malheureusement, à l’instar d’autres bonnes idées, la LOSI est resté en plan. C’était un projet initié sur la de constats pertinents ; en effet, outre le contexte international avec le terrorisme ambiant, le constat avait porté sur l’urbanisation grandissante, la croissante démographique juvénile, sur le retard au niveau de l’utilisation des nouvelles technologies mais deux points très importants, à savoir la pluralité des normes juridiques régissant la sécurité qui ne permettait pas une dynamique de cohérence d’ensemble et le dualisme dans la gestion de la sécurité intérieure par deux institutions qui n’ont pas les mêmes doctrines d’emploi.

  • Motivation des policiers

Il ne sert à rien d’acquérir des moyens matériels et logistiques adéquats, de créer des infrastructures pour l’exécution correcte des missions si les personnels qui en ont la charge ne sont guère motivés. Cela revient à poser les conditions de vies des policiers qui a mon avis doivent être davantage motivés. Les sources de motivation sont diverses et nombreuses. On peut citer entre autres : l’amélioration de leurs émoluments, la nécessité de les protéger davantage dans leurs fonctions. Au niveau statutaire il est temps de concrétiser certaines dispositions légales, notamment le bénéfice de la pension militaire pour les agents de police. Et pour tous les membres des forces de police l’intégration des charges de police dans la pension de retraite.

  • Ethique déontologie et discipline

Un constat s’impose la discipline semble déserter les rangs des forces de police. La rigueur disciplinaire n’est plus de mise, c’est peut-être une affaire de génération parce qu’il est fait échos de la même complainte au sein des autres forces de défense et de sécurité. Les autorités hiérarchiques doivent s’employer à renverser la tendance pour que les uns et les autres comprennent que la noblesse du métier réside dans l’observation rigoureuse et stricte des règles d’éthique et de déontologie. S’il est un droit de réclamer de meilleures conditions de travail et de vies, il est également un devoir de se soumettre aux obligations morales et professionnelles.

  1. Réponses sociétales.

Les mesures techniques et professionnelles évoquées supra ne suffisent pas à elles seules pour venir à bout du mal il faut nécessairement la mise de réponses sociétales, notamment pour lutter contre les diverses formes de violences qu’on ne peut pas imputer exclusivement à la défaillance des forces de sécurité. Les violences domestiques sont hors du champ de contrôle, de surveillance et d’intervention de la police.

Le socle de la sûreté est dans la citoyenneté elle-même, c’est-à-dire un ensemble de devoirs et droits indissociables. On ne peut mettre un policier derrière chaque Sénégalais. La police ne peut se substituer au lien social. C’est pourquoi l’éducation à la citoyenneté doit être en amont de toutes politiques de prévention

Il faut renforcer davantage le contrôle social et raffermir les liens distendus entre les individus notamment les enfants et les instances de socialisation. Les institutions traditionnelles de production d’ordre social sont en totale déliquescence (la famille, l’école etc…) ; le contrôle social n’est plus opérant, les possibilités de surveillance associées au voisinage n’existent plus.

Par rapport aux réponses sociétales, je ne m’y étendrai pas outre mesure d’autant que plusieurs spécialistes en ont parlé avec la pertinence nécessaire, notamment des sociologues, psychologues, religieux et autres experts. Une majeure partie de la population pensent qu’il y’a lieu de privilégier les principes axiologiques et de revitaliser certaines valeurs morales, certains pratiques traditionnelles en tenant bien évidemment compte des changements irréversibles induits par la prégnance de la modernité. Les japonais ont su alliés valeurs traditionnelles et révolution technologique.

La précarité économique l’exclusion sociale ainsi que certaines formes de discriminations sont à l’origine de beaucoup d’actes de criminalités. L’Etat doit assumer ses fonctions régaliennes de fournir aux populations un environnement favorable à leur épanouissement à l’abri du besoin et de la peur.

Le Mahatma GANDHI disait que ‘’la pauvreté est la pire des violences’’ c’est dire toute la primauté à accorder au bien-être et à l’aisance économique. Il faut lutter contre la précarité, bannir l’exclusion sociale et mettre l’homme au centre des préoccupations de nos gouvernants. Cependant aucun environnement social ne point dédouaner de la responsabilité individuelle ; des pauvres sont restés dignes et honnêtes, alors que des gens suffisamment nantis sont malhonnêtes et crapules.

Aujourd’hui le service public de la police, comme tous les autres services publics, doit s’adapter pour répondre à la délinquance de masse qui s’est développée depuis quelques années et qui pourrit la vie de nos quartiers et maintenant de nos villages.

Il faudra nécessairement apporter des changements notoires et notables dans la relation entre l’institution policière et les populations, trop nourrie encore de méfiance, de défiance et d’incompréhension réciproques. Il faut développer la proximité comme mode de contact entre police et population. En effet, la proximité brise le rempart de l’altérité et installe la confiance si nécessaire au partenariat et à la compréhension mutuelle. Une fois installée, la confiance permettra de s’attaquer facilement à l’insécurité et au sentiment d’insécurité et de les infléchir, à défaut de les faire disparaitre, à un niveau d’existence correct.

Il faut toutefois reconnaitre qu’au Sénégal, on n’a pas encore atteint le niveau de menace et le seuil d’alertes susceptibles d’installer la panique mais pas la polémique. Cependant compte tenu de la survenance de certains comportements inédits et de la récurrence de beaucoup d’actes relevant de la criminalité, les populations sont parfaitement en droit d’évoquer l’insécurité et de manifester subséquemment un sentiment d’insécurité. En effet les fonctions de sécurités sont de trois ordres : Protéger, rassurer, et pacifier. Elles sont cumulatives et leur défaut ne peut que susciter un sentiment d’insécurité.

Il n’y a pas de responsable exclusif à désigner du doigt. C’est une responsabilité partagée et collective avec évidement une grande part imputable à l’Etat qui a la mission régalienne d’assurer et de garantir la sécurité des personnes et des biens. Pour l’heure il s’agit de fournir les efforts nécessaires en termes de renforcement des capacités humaines et matérielles des forces de sécurité et de s’évertuer à parade efficace et à prendre les mesures adéquates et durables qu’exigent la nécessité d’une meilleure prise en compte et d’une gestion efficace des besoins sécuritaires des populations. A tout prendre il s’agit de réduire l’insécurité et de dissiper le sentiment d’insécurité.

Dans la lutte contre l’insécurité, policiers et gendarmes doivent descendre de leur piédestal et faire montre d’humilité et de modeste pour considérer les populations comme de véritables partenaires sociaux d’égale responsabilité dans la gestion de la chose sécuritaire qui est un bien commun. Et c’est à cette condition seule que celles-ci pourraient s’investir volontairement et spontanément dans la production de sécurité qui aujourd’hui par rapport à l’immensité et à la complexité de la tâche, doit être une œuvre collective d’engagement citoyen de toute la communauté. La notion d’un monopole et la violence légitime par l’Etat est dépassée, cela relevait d’un fétichisme institutionnel qui ne correspond plus à la réalité. La sécurité est devenue une co-production impliquant des acteurs hybrides.

Aux populations je demande davantage de soutien aux forces de sécurité et à celles-ci une plus grande ouverture et davantage d’accessibilité pour donner un sens à la nécessaire collaboration et au partenariat avantageux qui doit exister entre elles.

Il ne sert à rien de faire de la presse un bouc émissaire en l’accusant d’amplifier un phénomène dont l’existence ne peut être niée ; l’insécurité est un fait de société réel dans notre pays qui prend des proportions de plus en plus inquiétantes. C’est verser dans la politique de l’autruche que de dire que c’est la presse qui, on ne sait, par quelle magie, a transformé le sentiment d’insécurité en insécurité réelle. Il s’agit pour les autorités de définir des politiques publiques de sécurité à partir d’une vision claire.

A mon avis il me parait nécessaire de réfléchir sur une translation paradigmatique dans le domaine de la sécurité qui placerait l’individu, et non plus l’Etat, au centre de l’analyse et des préoccupations normatives. Ainsi la sécurité sera assimilée à l’émancipation des citoyens considérés individuellement plutôt qu’à l’ordre social ou politique. Cette nouvelle perspective permettra d’orienter les politiques publiques de sécurité vers la promotion de la sécurité humaine plus globale parce que prenant en compte tout le spectre des activités humaines et tous les aspects de la sécurité qui permettent à l’homme, en sa qualité de citoyen, d’être à l’abri de la peur et du besoin pour un épanouissement total.

En espérant ne pas me tromper, je pourrais affirmer que la sécurité est au début et à la fin de tout développement ; au début pare qu’elle en établit les préalables et en détermine les prémices, à la fin parce qu’elle en assure la préservation et en garantit le progrès continu.

Vivement une sécurité bien assurée, garantie et pérenne pour que les fruits du développement puissent être savourés dans la tranquillité, la sécurité et la paix. La sécurité à un cout, quelquefois exorbitant, mais elle n’a pas de prix. Le sacrifice en vaut la peine au nom de l’intérêt supérieur du peuple et du droit des Sénégalais à vivre à l’abri de la peur et du besoin.

« La sécurité précède le développement. » Cheikh Anta Diop

 Dakar le 07 Septembre 2024.

Boubacar SADIO
Commissaire Divisionnaire de police
de classe exceptionnelle à la retraite.

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