Pour la Nation, l’Intégrité et le Travail

Dieu a dit : « Lève-toi, car cette affaire te regarde. Nous serons avec toi. Prends courage et agis. »

(Esdras (Esd) 10 : 4) ; « Nous avons, certes, créé l’homme pour une vie de lutte » (Sourate 90 Verset 4) et « Dieu ne modifie point l’état d’un peuple tant que les individus qui le composent ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes » (Sourate 13 Verset 11)

Evoquant la crise politique du 17 décembre 1962, feu le Juge Kéba Mbaye avait dit lors de la leçon inaugurale qu’il avait donnée à l’Université Cheikh Anta Diop le 14 décembre 2005, je cite : « (…). Après ces évènements, j’ai eu le sentiment très net que depuis lors, les Sénégalais, à tort ou à raison, instruits de ce qui semble être la doctrine des autorités qui les dirigent, la confiance en leurs seuls hommes supposés fidèles et non à tous les Sénégalais compétents, se sont déterminés à prendre une assurance contre les aléas de la vie politique de notre pays. Cette assurance vous le devinez, consiste à se prémunir contre des jours futurs durant lesquels on est écarté de sa « place » ou de tout. Elle conduit, quand on est encore dans une bonne « place », à rien d’autre qu’à la recherche de biens par tous les moyens, d’où la déviance vers l’enrichissement illicite, le « giiros », la corruption sous toutes ses formes, l’absence de l’amour de la nation. » fin de citation

Ces propos de feu le Juge Kéba Mbaye constituent une preuve, du fait que cinq (5) ans après l’avènement de la première alternance vraiment démocratique, l’immense espoir de changement véritable en ce qui concerne le renforcement de l’Etat de droit, des droits de l’homme, de la démocratie, de la bonne gouvernance et de la transparence dans la gestion des affaires publiques dont le « Sopi » était porteur, était en voie d’être trahi. En effet, les constatations faites étaient déjà aux antipodes des propos que le Président Wade avait tenus dans son discours à la Nation du 3 avril 2000 » où, il insistait sur sa volonté de mettre fin aux « improvisations », aux « approximations », aux « pratiques de commissions plus ou moins occultes », à la corruption ou concussion », aux surcoûts dans les marchés publics et à l’absence de transparence dans la gestion des affaires publiques.

Certes, il y a eu, notamment sur le plan des infrastructures, des avancées louables, qu’il faut cependant relativiser, compte tenu du fait que les importantes ressources financières qui ont été mobilisées, ne l’ont pas été avec le souci constant d’un emploi économe et vertueux, comme le montrent le scandale du tunnel de Soumbédioune et celui de l’autoroute à péage Pikine-Diamniadio dont les travaux ont coûté, au moins trois (3) fois, ce qui aurait dû être dépensé. Force est donc de reconnaitre, qu’à la fin de sa présidence en 2012, le Président Abdoulaye Wade avait contribué à l’aggravation de la mal gouvernance qui est un des volets de la crise morale. Cette affirmation est étayée par de nombreux faits ainsi que des scandales et des affaires nébuleuses qui ont été largement médiatisés.

C’est pourquoi, dans son Discours d’investiture pour l’élection présidentielle de 2012, prononcé le 10 décembre 2011, le candidat Macky Sall avait clairement fustigé cette situation en disant notamment je cite: « (…) Notre cher Sénégal va mal, très mal. Il est traversé par d’innombrables fractures. Il est en crise. La crise sociale qui prévaut dans notre pays n’est plus conjoncturelle. Sa durée, son ampleur et sa profondeur l’ont rendu structurelle. (…) le malaise social est profond, il traverse toutes les catégories sociales du pays. Le modèle de développement choisi jusqu’à présent ne parvient pas à venir à bout des injustices sociales. Il faut le changer. Il nous faut le repenser…notre modèle économique n’est pas suffisamment productif pour nous permettre de créer les emplois et les richesses nécessaires à notre développement. A la crise économique et sociale viennent s’ajouter une crise politique et une crise morale majeure. La volonté de violer la Constitution, la centralisation excessive des pouvoirs, la gabegie et la corruption en sont les expressions les plus visibles. Les scandales sont quotidiens. Les valeurs fondamentales de la République sont fortement menacées alors que la cohésion sociale est fragilisée. Il nous faut donc agir, agir ensemble. (…) Le peuple est fatigué. Mais le peuple Sénégalais est debout. (…) ». fin de citation

Fraichement élu en 2012, le Président de la République Macky Sall avait confirmé ses nobles ambitions aux travers de « bonnes, belles et justes paroles » dans ses discours des 04 avril 2012, 31 décembre 2012 et 04 avril 2013, faisant des promesses relatives à des ruptures d’ordre éthique dans la gouvernance des affaires publiques, pour lutter notamment contre la « crise économique et sociale », la « crise politique », la « crise morale majeure » et « la centralisation excessive des pouvoirs ».

La flamme de l’espoir a été davantage ravivée quand, le « 14 septembre 2012, à l’occasion de la Journée nationale des Institutions, le Président Macky Sall avait, annoncé son intention de créer une Commission nationale chargée de la réforme des institutions » (CNRI). Créée par la suite par le décret n°2013-730 du 28 mai 2013, la CNRI a fait dans son rapport de décembre 2013 des recommandations patriotiques qui, malheureusement n’ont pas été bien mises en œuvre dans la réforme constitutionnelle de 2016.

Toujours dans l’euphorie des premières années de l’exercice du pouvoir, le Président Macky Sall avait pris d’excellentes décisions en dotant le pays en 2012 d’un Code de Transparence dans la Gestion des Finances publiques et en créant l’Office National de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC).

A moins de six (6) mois de la fin de son deuxième et dernier mandat, force est de reconnaitre qu’à la suite des réalisations de son prédécesseur, des avancées non négligeables ont été obtenues dans divers domaines comme celui des infrastructures, même s’il n’y a rien de plus normal dans ces accomplissements, compte tenu de la hausse vertigineuse qu’a connue le budget de l’Etat, entre 2012 et 2023, avec un accroissement de la dette publique, à la limite du soutenable.

En définitive, la vérité commande de dire que le Président Macky Sall s’est inscrit, du point de vue du mode de gouvernance, dans la continuité de son prédécesseur et qu’il n’a donc pas apporté les changements qui étaient attendus de lui en ce qui concerne le renforcement des règles et principes, garantissant le bon fonctionnement de l’Etat. Cette affirmation est soutenue par de nombreux faits, y compris de multiples scandales et affaires nébuleuses qui ont été largement évoqués par les médias.

Le Président Macky Sall a donc, brisé le rêve, dont son programme « Yoonu Yokkute » était porteur, aggravé la mal gouvernance et maintenu le pays à un niveau de pauvreté et de sous-développement qui en a fait le 170ième (Idh faible : 0,511) sur 191 pays du monde et 34e sur 53 pays africains, suivant l’indice de développement humain (Idh) de 2021 du Programme des Nations Unies pour le Développement (Rapport 2021-2022 du PNUD). Ce niveau de pauvreté contraste grandement, avec l’existence d’une infime minorité de politiciens professionnels et de fonctionnaires, devenus paradoxalement des milliardaires alors que de nombreuses familles peinent à trouver un bon repas par jour.

Par ailleurs, en rapport avec l’échec dans la lutte contre les atteintes à la sacralité des ressources appartenant à l’Etat, délégataire du peuple souverain, le Président Macky Sall a eu à prendre plusieurs décisions hautement antipatriotiques que tout Chef suprême désirant obtenir un bon fonctionnement de l’Etat doit systématiquement éviter. En effet, il a eu à affaiblir des corps de contrôle en défendant des alliés qui ont eu des comportements inconvenants à leur égard et a eu à étaler une propension à responsabiliser des personnes qui ont été impliquées dans des indélicatesses.

Il apparait donc, que malgré la claire conscience que les Présidents de la République, qui se sont succédé depuis 2000 à la tête de l’Etat avaient, des besoins de changement véritable exprimés par le peuple sénégalais, au travers des deux alternances, ils n’ont pas pu apporter patriotiquement et en toute vérité, justice et équité, les ruptures d’ordre éthique dans la gouvernance des affaires publiques. Ils ont conséquemment causé d’énormes préjudices immatériels et matériels à l’Etat et aux populations, particulièrement celles les plus démunies, qui sont les principales victimes collatérales de toutes les injustices et malversations.

L’élection présidentielle de 2024 va se dérouler dans un contexte diffèrent de ceux de 2000 et 2012. Elle sera marquée par l’exploitation du pétrole et une production plus soutenue du gaz et des ressources minières », qui attisent déjà des convoitises intérieures et extérieures. Tous les sénégalais doivent conséquemment « prendre conscience du fait que notre pays est devenu plus vulnérable à ce qui est communément appelé la « malédiction de l’or noir ».

La perpétuation de la mal gouvernance au-delà de 2024, dans le contexte susmentionné, va très certainement générer une amplification des accaparements, des égoïsmes, des vols de toutes sortes, des tromperies, des mensonges, des hypocrisies, des magouilles, des combines et des rivalités politiques malsaines ; une intensification des autres atteintes à la sacralité des ressources appartenant au peuple ; un approfondissement du fossé entre les plus riches et les plus pauvres violentés par l’insolence, l’arrogance, l’ostentation et les gaspillages d’enrichis illicitement ; une aggravation des injustices, des iniquités, des abus et des atteintes aux droits de l’homme; un accroissement de l’instrumentalisation de responsables étatiques, dépositaires de la force publique, et une optimisation du nombres des frustrés, des indignés et des impactés ne profitant pas assez de l’exploitation des ressources naturelles.

Tous ces mécontents, qualifiés de terroristes, quand ils résistent aux oppressions et aux tentatives d’embastillement, pourraient provoquer des violences et des affrontements de haute intensité pouvant remettre en cause la stabilité du pays et le condamner à végéter, encore longtemps, à la périphérie du monde comme c’est le cas actuellement avec le classement selon l’Indice de Développement Humain (IDH) susmentionné. Il importe cependant d’affirmer qu’aucun mécontentement ne doit justifier des atteintes à la vie d’autrui ou des actes antipatriotiques portant préjudice à l’Etat, au travers de la destruction de ses biens, appartenant en fait au peuple.

C’est compte tenu de tout ce qui précède, que Nous avons décidé de nous engager patriotiquement dans cette « Initiative Citoyenne» dénommée « Jog Ngir Senegaal » pour d’une part contribuer à la sensibilisation de tous les leaders étatiques intervenant dans le processus électoral, afin que l’élection présidentielle de février 2024 soit inclusive, libre, démocratique et paisible, et d’autre part participer à la conscientisation des électeurs, pour qu’ils puissent choisir celui qui pourra enfin mettre un terme à ce système de mal gouvernance marqué par cette fracture entre les élites politiques qui justifie cette

« déviance vers l’enrichissement illicite, le « giiros », la corruption sous toutes ses formes, l’absence de l’amour de la nation ».

Nous voulons réunir une masse critique de patriotes qui se battront pacifiquement, principalement par les valeurs et idéaux de la République, ainsi que par la «Parole de Dieu» qui est amour, vérité, justice et équité, s’indignant, condamnant, recommandant, conscientisant, éduquant et soutenant, afin que ceux, qui choisissent sciemment de demeurer dans le refus de la primauté de l’intérêt général sur tous les intérêts particuliers, les égoïsmes, le népotisme, le favoritisme, le clientélisme, les accaparements, la corruption, la gabegie, les injustices, les impunités sélectives, les hypocrisies et les exclusions, n’aient plus l’honneur et le privilège de les gouverner à partir de 2024.

Afin de tirer les leçons des deux rêves brisés, l’« Initiative Citoyenne Jog Ngir Senegaal » a cherché à savoir pourquoi, les deux Présidents de la République qui se sont succédé depuis 2000 à la tête de l’Etat n’ont pas pu tenir leurs promesses et respecter leurs engagements, afin que tous les candidats qui auront les mêmes faiblesses et les mêmes handicaps ou qui auront à faire face aux mêmes obstacles qui les ont empêchés de gouverner patriotiquement ne soient pas choisis par les électeurs.

La leçon tirée de la réponse à la question de savoir pourquoi le Président Macky Sall n’a pas pu respecter ses promesses d’ordre éthique et mettre en œuvre toutes les recommandations patriotiques qui lui ont été faites par la CNRI, est que le passé politique du Président de la République, la manière dont il s’est enrichi, sa personnalité, ses relations avec ses alliés politiques et ses parents peuvent être des obstacles à sa capacité à conduire une gestion sobre et vertueuse.

En outre, gouverner en véritable « Homme d’État », chargé de défendre les principes de justice et d’équité, ainsi que la primauté des intérêts de l’État, même contre ses parents et ses alliés politiques, est une obligation qu’un Président de la République ne pourra pas respecter, si avant son arrivée au pouvoir, il avait déjà perdu sa « liberté » ou son « indépendance », du fait des relations qu’il avait tissées ou de l’aide intéressée qu’il avait sollicitée ou reçue de personnes physiques ou morales nationales ou étrangères, car ces dernières vont certainement exercer sur lui des pressions morales qui lui feront dévier de la justice et du patriotisme. Par ailleurs, l’intempérance dans l’acquisition des richesses et des plaisirs, ainsi qu’une implication subjective des parents dans la gestion des affaires publiques peuvent être des freins à la capacité de gouverner patriotiquement.

En définitive, nous avons retenu que c’est l’« intensité de la force corruptrice de la crise morale » qui est une « destructrice d’intégrité et de probité morales ainsi que de bonnes ambitions », leur éthique personnelle, c’est-à-dire, leur manière d’être et de faire, et le fait qu’ils avaient perdu, avant leur prise du pouvoir, la liberté de gouverner de manière vertueuse, qui ont contraint les Présidents Wade et Sall à abandonner l’exploitation patriotique des audits et de la traque des biens mal acquis, perpétuant ainsi le système de mal gouvernance qu’ils avaient fustigé.

Nous, membres de l’Initiative Citoyenne Jog Ngir Senegaal, avons une claire compréhension de l’état actuelle de la gouvernance du pays ; des compétences, vertus et qualités requises pour le Président de la République du Sénégal dans le contexte sus évoqué ; de ce qui devrait être son ambition, et des activités opérationnelles dont la conduite dans les domaines les plus importants seront indispensables, à l’avènement des ruptures d’ordre éthique, à une amélioration des conditions de vie de l’écrasante majorité des populations et à la construction du Sénégal que nous voulons léguer aux générations futures, dans une Afrique, réveillée, unie et prospère, faisant partie des grandes puissances qui gouvernent le monde.

Ce sont ces informations, qui nous permettront de pouvoir bien conscientiser les électeurs sur les enjeux, et d’identifier, le moment venu, le candidat qui sera le plus digne, d’être soutenu, de manière désintéressée, par notre Initiative citoyenne Jog Ngir Senegaal.

Que Dieu, l’Eternel nous soutienne et nous inspire pour la réalisation de notre noble ambition pour la Patrie. La seule récompense que nous souhaitons est la satisfaction d’avoir contribué au véritable changement indispensable au meilleur devenir de notre pays.

jog nguir sénégal